Des centrales à charbon reprennent du service pour compenser l’atteinte d’un pic de consommation, attendu pour ce mercredi.
Au milieu de la vague de froid, la France consomme des quantités record d’énergie. Ce lundi, la consommation a dépassé les 74GW, soit autant qu’à la mi-novembre, lors de la précédente variation à la baisse des températures. De quoi constituer un record depuis le mois de février: elle avait atteint les 78,6 GW le 4 février dernier, selon RTE. Pour la séquence récente, le gestionnaire de réseau prévoit des pics autour de 75GW.
Les températures devraient tourner en moyenne autour de -1 degré, soit six degrés en deçà des normales de saison. Résultat, selon les chiffres du marché spot – les prix de vente de l’électricité au comptant – la France exporte son énergie à des tarifs régulièrement plus élevés que l’Allemagne, signe d’une forte tension sur le réseau. Les sources d’approvisionnement se sont aussi diversifiées: les centrales à charbon de Saint-Avold, en Moselle, et Cordemais, en Loire-Atlantique, tournent la nuit notamment. Néanmoins, leur production ne dépasse pas 1% de la consommation électrique totale.
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La France doit accélérer sur l’électricité pour réduire sa dépenses aux énergies fossiles
Dans son dernier rapport publié il y a trois semaines, le gestionnaire du réseau à haute tension RTE souligne que la France doit accélérer sa transition vers l’électricité pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles, sans quoi elle risque de manquer ses objectifs de décarbonation et de réindustrialisation. La stratégie de décarbonation de la France vise à réduire la part des hydrocarbures (gaz, pétrole, fioul…) dans la consommation d’énergie, de 60% aujourd’hui à 30-35% d’ici 2035, en les remplaçant par de l’électricité dans les transports, l’industrie, les bâtiments…
Mais le pays accuse aujourd’hui un « retard » dans la dynamique d’électrification alors qu’il « dispose de l’avantage quasi-unique en Europe d’une production d’électricité particulièrement abondante et déjà décarbonée à 95% », grâce aux renouvelables et surtout au nucléaire, historiquement prépondérant dans l’Hexagone. En conséquence, le gestionnaire RTE, dont les scénarios doivent éclairer les futures décisions politiques, ajuste à la baisse les besoins d’électricité de la France d’ici 2035 « d’environ 35 TWh » par rapport à sa précédente analyse datant de 2023.


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