Soignant son profil de ministre de la culture qui ne fait pas comme les autres, ignorant au passage superbement les casseroles qu’elle traîne derrière elle, Rachida Dati vient de lancer un « plan camping ». Oui, de l’art sous la tente et entre les piquets. Elle propose pour l’été des animations, spectacles, lectures – à la mer et à la campagne. Au plus près des vacances populaires. Un objectif est déjà atteint : énerver les décideurs culturels. La ministre les rend fous. Et ça la ravit, comme si indigner faisait programme.
Dans une vidéo postée le 23 mai sur son compte Instagram, Rachida Dati est filmée au camping de La Marina, à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), puis s’adresse à la caméra : « C’est une première… Alors je n’ai qu’une chose à dire : Rejoignez-nous ! »
Les campings attirent chaque année 28 millions de vacanciers. C’est le premier logement touristique du pays. Dati y fonce, tant le lieu colle à son mantra : « La culture doit aller partout où sont les Français. » Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, elle a choisi pour parrains Fabien Onteniente, le réalisateur de Camping, Camping 2, Camping 3, qui a lâché un « Pastis à La Marina, pastis avec Rachida », et l’acteur phare de la saga, Franck Dubosc, adepte de la formule rustique en slip de bain cintré.
Table des matières
Enième provocation
Sans doute le terme de « plan » est un chouia grandiloquent, et Rachida Dati s’enivre quand elle écrit que les campings serontles « plus grandes scènes culturelles » de l’été. Il existe 7 000 campings dans l’Hexagone, mais l’opération n’en touchera que 500. L’Etat y « met » 1,8 million d’euros, ce qui est mince pour sensibiliser à l’art les masses. Il faudra voir aussi comment les projections de films, les spectacles, les prêts de livres ou les ateliers de sculpture trouveront leur place au milieu des soirées dansantes, karaokés, repas à thème et apéro-spectacles.
Il vous reste 68.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
No comment yet, add your voice below!