Après l’incendie d’un centre commercial, à Al-Kout (Irak), le 17 juillet 2025. AHMED SAAD/REUTERS
Un incendie qui a ravagé dans la nuit un centre commercial de la ville de Kout, dans l’est de l’Irak, a fait 61 morts, a annoncé le ministère de l’intérieur jeudi 17 juillet. « Le tragique incendie a coûté la vie à 61 citoyens innocents, la plupart morts asphyxiés dans des toilettes. Parmi les victimes figurent 14 corps calcinés qui n’ont pas encore été identifiés », a précisé le ministère dans un communiqué. L’agence de presse officielle, INA, a cité une source médicale faisant état de 63 morts et 40 blessés.
L’incendie s’est déclaré tard mercredi soir, mais les causes restent inconnues, a précisé le gouverneur. Les ambulances continuaient à transporter des victimes jusqu’à 4 heures du matin, remplissant les lits d’un hôpital de Kout, à quelque 160 kilomètres au sud-est de Bagdad.
Un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) ayant vu des corps calcinés à l’hôpital a précisé que le centre commercial avait ouvert seulement cinq jours auparavant. Selon les premières informations, le feu aurait pris au premier étage du centre commercial Corniche Hypermarket et s’est propagé à l’ensemble du bâtiment de cinq étages. L’incendie a été maîtrisé, mais les pompiers poursuivent leurs recherches pour retrouver les personnes portées disparues, a-t-il déclaré. Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant un hôpital, vérifiant chaque ambulance à son arrivée.
Les autorités ont ordonné une enquête sur les causes de l’incendie. Un survivant a affirmé qu’un climatiseur avait explosé. Des images partagées sur les réseaux sociaux ont montré des gens, y compris des enfants, appelant à l’aide du toit.
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Journées de deuil et enquête
Le gouverneur de la province de Wasit, Mohammed al-Miyahi, a fait savoir que les autorités engageraient des poursuites contre le propriétaire du centre commercial. « Cette tragédie (…) impose une révision rigoureuse de toutes les mesures de sécurité », a-t-il souligné. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’incendie. Les premiers résultats seront communiqués dans un délai de quarante-huit heures, a déclaré le gouverneur. « Cette tragédie est un grand choc (…) et impose une révision rigoureuse de toutes les mesures de sécurité », a-t-il insisté.
Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national. Une « enquête approfondie » a été par la suite ordonnée par le premier ministre, Mohammed Chia Al-Soudani, afin d’identifier les « lacunes » et de prévenir de nouveaux drames. Le grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité de l’islam chiite en Irak, a, pour sa part, présenté ses condoléances aux familles des victimes, tout comme plusieurs pays dont l’Egypte, la France et l’Iran.
Les normes de sécurité sont souvent ignorées dans le secteur de la construction en Irak, un pays dont les infrastructures sont délabrées après des décennies de conflits. Les feux se multiplient durant l’été à travers le pays, où les températures avoisinent 50 degrés Celsius.
En septembre 2023, au moins 100 personnes avaient péri dans l’incendie d’une salle de mariage bondée, provoquant un mouvement de panique. En juillet 2021, un incendie dans l’unité Covid d’un hôpital du sud du pays avait fait plus de 60 morts.
Le Monde avec AFP
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