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Chantal Henry, la psychiatre qui déchiffre les émotions des personnes dépressives

Il y a beaucoup de façons de lutter contre les extrêmes. Celle de Chantal Henry est de ramener ses patients à une « certaine banalité », la « normothymie », en jargon médical. Ses patients ? Principalement des personnes souffrant de dépression résistante ou de maladie bipolaire. Dans les phases de dépression, ces dernières tombent très bas avec une incapacité à fonctionner, penser, se mettre en action… Et dans celles d’exaltation, dites « maniaques », elles montent très haut, avec « une énergie formidable, des émotions plus fortes, un besoin réduit de sommeil »… liste la psychiatre et chercheuse, dans son bureau à l’hôpital parisien Sainte-Anne, où elle travaille depuis 2019.

Un pied dans ce berceau de la psychiatrie moderne (où Jean Delay et Pierre Deniker ont découvert les effets antipsychotiques du Largactil en 1952, et où est désormais proposée, en routine ou en essai clinique, une palette complète de thérapies, y compris psychédéliques et de neuromodulation), l’autre à l’Institut Pasteur (dans l’unité CNRS perception et action du neuroscientifique Pierre-Marie Lledo), elle concilie clinique, enseignement et recherche.

Pour mieux comprendre ces douleurs de l’âme que sont les troubles de l’humeur, qui la fascinent depuis plus de trente ans, elle mène des travaux innovants, passant des humains aux rongeurs. Avec deux objectifs principaux : réduire l’errance diagnostique (sept à dix ans pour les maladies bipolaires) et proposer des prises en charge personnalisées. Et deux ennemis : la stigmatisation et les idées fausses. « Ce sont les deux principaux freins à l’accès aux soins, estime la professeure Henry. Dans le grand public, la dépression est un état de tristesse, et comme tout le monde a ressenti de la tristesse, tout le monde pense savoir ce qu’est une dépression, avec l’idée de “secoue-toi” ou “va te distraire pour en sortir”. Mais, comme je le dis souvent aux étudiants : la dépression, c’est une maladie qui tue, un bug ponctuel du cerveau. »

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