Peu de vent, pas de vagues. Pendant plusieurs heures, vendredi 5 décembre, sur le littoral nord, la météo était propice aux tentatives de traversée de la Manche à bord de canots pneumatiques. Dans les campements de migrants, l’espoir de rejoindre l’Angleterre se faisait jour après trois semaines de mauvais temps. Sur les plages de Gravelines (Nord), l’un des nombreux points de départ des embarcations, on croisait des effectifs de police en patrouille, des journalistes aux aguets ou encore des maraudeurs de l’association humanitaire Utopia 56. De façon plus inattendue, trois activistes britanniques d’extrême droite étaient également présents pour « stopper les bateaux ».
C’est en tout cas leur ambition affichée depuis un mois environ, à voir les nombreuses vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux, dans lesquelles on les suit, tels des miliciens, sur le littoral français. Ils se cachent notamment dans les dunes la nuit pour observer des patrouilles de police, posent devant des canots pneumatiques qu’ils assurent avoir confisqués, ou encore roulent aux abords des campements, allant parfois au contact de migrants pour, par exemple, saisir un gilet de sauvetage.
Une photo postée sur les réseaux sociaux par « Danny » Thomas, représentant des embarcations détruites sur une plage, et des drapeaux britanniques. A Gravelines (Nord), le 5 décembre 2025. AIMÉE THIRION POUR « LE MONDE »
Des mises en scène teintées de ridicule mais qui servent de vecteurs aux logorrhées xénophobes de leurs auteurs. Figurent parmi les membres de ces incursions en France Ryan Bridge et Elliott Stanley, actifs au sein du mouvement « patriote » Raise the Colours (Hissez les couleurs) apparu en Angleterre à l’été 2025, dans la foulée des émeutes antimigrants et qui consiste à accrocher des drapeaux anglais et britanniques un peu partout dans le pays. Jason Marriner, connu pour son passé de hooligan violent, a aussi participé à des actions en France, tout comme, vendredi 5 décembre, Daniel « Danny » Thomas, proche de l’influenceur d’extrême droite Tommy Robinson et qui se décrit sur Facebook comme un « père », « entrepreneur » et « guerrier de la foi ».
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Budget 2026: retour sur la composition de l’Assemblée nationale pour le vote décisif de ce mardi{if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
« S’il y a les sales connes, on va les foutre dehors »: l’entourage de Brigitte Macron réagit aux propos de la Première dame contre des militantes féministes
Le tirage au sort complet de la Coupe du monde 2026, réalisé à Washington, le 5 décembre 2025. JESS RAPFOGEL/AFP
La Fédération internationale de football association (FIFA) a mis les petits plats dans les grands, vendredi 5 décembre, pour le tirage au sort de la Coupe du monde 2026. Sur la scène du Kennedy Center de Washington, les discours et prestations artistiques se sont succédé sous les yeux du président américain Donald Trump, lauréat du premier « Prix de la paix de la FIFA », avant que les choses sérieuses ne commencent.
Après une longue attente, les quarante-deux sélections déjà certaines de participer au tournoi planétaire, qui se déroulera du 11 juin au 19 juillet 2026 aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique, ont été tirées au sort et placées dans les douze différents groupes. L’identité des six derniers qualifiés sera connue en mars prochain à l’issue des barrages. Pour certaines équipes, dont l’équipe de France, les résultats de ces barrages auront un impact sur le bilan de ce tirage au sort.
L’équipe de France avec le Sénégal, la Norvège et un barragiste
C’est un tirage au sort mitigé pour l’équipe de France. Celle-ci n’a pas été épargnée, puisqu’elle devra affronter deux gros morceaux dans le groupe I, le Sénégal et la Norvège. Les Bleus affronteront en premier la sélection africaine, qui convoque un mauvais souvenir vieux de vingt-quatre ans : champions du monde sortant, ils s’étaient inclinés contre les Lions de la Teranga lors de leur match d’ouverture à la Coupe du monde 2002.
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Budget 2026: « Le moment est venu pour la vie politique française de commencer à comprendre ce qu’est un compromis », explique Laurent Baumel, député (Socialistes et apparentés){if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
Budget: « S’il n’y a rien pour les Français dans trois semaines, il n’y aura rien de plus pour les finances publiques », déclare Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics
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Budget de la « Sécu » : nouveau vote décisif à l’Assemblée mardi
Prochaine étape, après l’adoption par l’Assemblée nationale de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, et la réintroduction de la suspension de la réforme des retraites : le vote sur l’ensemble du texte mardi, avec un résultat très incertain.
Les députés ont presque terminé l’examen des articles en nouvelle lecture dans la nuit de vendredi à samedi, à l’exception notamment de celui, crucial, qui concerne l’objectif des dépenses de l’assurance maladie (l’Ondam). Il sera désormais discuté mardi. La ministre de la santé, Stéphanie Rist, a d’ores et déjà annoncé devant les députés son « objectif » de présenter un amendement portant une augmentation de « 3 % » de ces dépenses (contre +2 % jusqu’ici). Et ce alors que beaucoup dénonçaient un objectif trop bas jusqu’ici, équivalent à une cure d’économies.
Mardi, les députés voteront d’abord sur la partie « dépenses » du texte, avant le vote sur l’ensemble du projet de loi. Une adoption est loin d’être gagnée, comme l’a montré le vote serré sur la partie « recettes ».
Une donnée importante sera l’estimation finale du déficit de la Sécurité sociale pour 2026 induite par toutes les mesures votées. Selon la ministre des comptes publics Amélie de Montchalin, ce déficit après le vote supprimant le gel des retraites et des minima sociaux a été porté à 22,5 milliards d’euros (sans compter les transferts prévus des caisses de l’Etat vers celles de la Sécu pour lui donner de l’air). Or la cible pour le gouvernement était un déficit à 20 milliards. Et cette estimation a été donnée avant la suspension de la réforme Borne, dont le coût est estimé à 300 millions d’euros en 2026.
« Finalement, le grand perdant de la soirée, c’est le déficit de la Sécurité sociale », a déploré vendredi soir Frédéric Valletoux, président Horizons de la commission des affaires sociales. « On engrange des recettes en moins, on engrange des dépenses en plus. » Jeudi, Sébastien Lecornu avait martelé qu’en l’absence de budget de la Sécu, le déficit filerait à « 29 ou 30 milliards » d’euros sur l’ensemble de l’année 2026.
En parallèle, le Sénat poursuit, lui, l’examen du budget de l’Etat, s’attaquant au volet des « dépenses » après avoir largement adopté jeudi la partie dédiée aux recettes.
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« Union des droites » pour 2027: « J’estime que dans la démocratie, c’est sain d’avoir des élections et que les électeurs choisissent », déclare Mathieu Valet, député européen (RN){if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
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Du haut de sa roche, Watta Al-Joumaa a longtemps tenu à ses petites habitudes. Dès l’aube, cette brodeuse escaladait les collines décharnées de Houaïr Al-Housse, village retiré des plateaux alépins, avant de planter sa chaise près de son troupeau. De là, le silence enrobait le petit matin. Le canevas n’était jamais préparé : l’inspiration venait ainsi, l’horizon comme seule perspective, l’aiguille plantée dans le tissu pour dessiner les contours du paysage. Jusqu’à cette soirée d’automne 2013, lorsque les obus d’artillerie de Bachar Al-Assad (président de 2000 à 2024) se sont abattus sur les fragiles toits du village. Commencée en 2011, la révolution s’est muée en conflit armé. Tout le monde a dû prendre la fuite tous azimuts à travers la montagne. Depuis, les broderies de Watta Al-Joumaa, 61 ans, se sont obscurcies. D’aucuns diraient que l’art est le reflet de l’âme. Ici, la guerre a tout emporté sur son passage, jusqu’aux couleurs les plus vives.
Douze ans plus tard, l’horizon de la brodeuse se limite aux quatre murs d’un salon aux couleurs défraîchies. C’en est fini de la paix des hauteurs, du repos de l’alpage. Al-Safira, où elle a trouvé refuge, plus au nord, est vrombissante et polluée. « L’inspiration vient désormais de nos rêves », murmure Jamila Al-Joumaa, sa sœur, les paupières mi-closes. La dernière fois qu’elles ont cousu, les deux sœurs ont essayé d’imaginer leur vieux village. Quelques rayons de soleil, du linge suspendu à un fil et une rangée de maisons aux toits éventrés par les bombes. D’autres dessins racontent les flaques de sang, les champs en feu et les avions de chasse qui transpercent le ciel. Cela fait presque un an que la dictature d’Al-Assad est tombée, et le petit groupe de brodeuses est toujours claquemuré dans le passé.
Il faut dire que la broderie, travail d’ornementation de tissu à l’aide de fil, effectué à la main ou à la machine,a longtemps façonné la gloire de ces quelques femmes et, bien au-delà, celle de la Syrie. Symbole de la diversité légendaire du pays, fierté des années 1960, les tissus étaient envoyés jusqu’aux salons des têtes couronnées – les reines d’Espagne et de Jordanie, l’épouse du président turc, Recep Tayyip Erdogan, ou Asma Al-Assad, la femme du tyran, les ont portés. Le public des défilés les plus luxueux s’arrachait les créations du groupe de brodeuses, après que des photos de leurs robes ont figuré dans les pages de Wallpaper, magazine britannique de référence en matière de design.
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En campagne pour les élections municipales, Rachida Dati est partie à la rencontre des toxicomanes à Paris{if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
Amendement en faveur des hôpitaux: « J’espère que ce geste du gouvernement les amènera à faire le bon choix », déclare Olivier Faure (PS) à propos des Écologistes
Budget: « Devant mon groupe, je plaiderai le fait que nous votions pour ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale », affirme Olivier Faure (PS)
Un obusier gît au sol près d’une maison endommagée suite à des échanges de tirs nocturnes entre le Pakistan et l’Afghanistan, à Chaman (Pakistan), le 6 décembre 2025. ABDUL BASIT/AFP
Quatre civils et un soldat ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi en Afghanistan lors d’échanges de tirs avec le Pakistan dans une région frontalière, nouvel épisode de l’affrontement entre les deux pays depuis début octobre. Un porte-parole du gouvernement afghan, Hamdullah Fitrat, a précisé que cinq personnes ont été blessées. Le gouvernement pakistanais n’a lui pas fait état de victimes à ce stade.
Les autorités talibanes d’Afghanistan et le gouvernement du Pakistan se sont mutuellement accusés d’avoir débuté les hostilités qui ont cessé tard dans la soirée de vendredi, selon Kaboul.
« Malheureusement, ce soir (vendredi, ndlr), la partie pakistanaise a commencé à attaquer l’Afghanistan à Kandahar, dans le district de Spin Boldak, et les forces de l’émirat islamique ont été forcées de riposter », a affirmé sur le réseau social X le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid.
« Il y a peu de temps, le régime taliban afghan a eu recours à des tirs (sans qu’il n’y ait eu de) provocation » le long de la frontière, a écrit pour sa part, également sur X, le porte-parole du Premier ministre pakistanais, Mosharraf Zaidi. « Nos forces armées ont immédiatement réagi de manière appropriée et intense », a-t-il ajouté.
« Les tirs étaient très intenses »
« Un obus de mortier a été tiré et a touché mon frère quand il allait dans une autre pièce (de la maison). Au début, nous n’avons pas pu le secourir car d’autres obus tombaient, puis nous l’avons emmené à Kandahar et il n’est resté vivant que jusqu’à deux heures du matin (locales) », a témoigné auprès de l’Agence France Presse (AFP) un résident de Spin Boldak, côté afghan, Shamshullah, 40 ans, qui a préféré taire son nom de famille.
« Il y a eu des tirs puis les tanks ont aussi commencé à tirer et des obus de mortier ont touché notre maison », a aussi raconté à l’AFP Mahmood Khan, un habitant dont deux cousins et une nièce ont été blessés.
Un correspondant de l’AFP du côté pakistanais de la frontière, à Chaman, a entendu des tirs d’artillerie et des explosions. « Les tirs étaient très intenses. A cause des obus de mortier qui ont atterri à proximité de notre maison, des fragments métalliques ont volé partout. Quatre membres de notre foyer ont été blessés », a déclaré à l’AFP Mehmood Khan, un habitant du côté pakistanais.
Le « cessez-le-feu ne tient plus »
Un véhicule blindé pakistanais stationne à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan, à Chaman, le 6 décembre 2025, suite à des affrontements transfrontaliers survenus dans la nuit entre les deux pays. ABDUL BASIT / AFP
Les relations bilatérales, envenimées par des questions sécuritaires récurrentes, se sont fortement détériorées ces derniers mois jusqu’à se transformer à la mi-octobre en un affrontement armé d’une ampleur inédite qui a fait environ 70 morts.
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La fermeture de la frontière depuis le 12 octobre empêche les échanges commerciaux bilatéraux d’ordinaire importants entre ces deux pays.
Une trêve avait été entérinée le 19 octobre après une médiation du Qatar et de la Turquie, mais elle n’a pas empêché des tirs près de la frontière. Des négociations engagées en Turquie en vue de parvenir à un cessez-le-feu durable ont échoué début novembre.
Le 25 novembre, Kaboul avait accusé le Pakistan d’avoir frappé des régions frontalières, faisant dix morts dont neuf enfants, ce qu’Islamabad avait démenti.
Le Pakistan avait considéré le 28 novembre que le « cessez-le-feu ne tient plus », en raison, selon lui, « d’attaques majeures » de « groupes terroristes » soutenus selon lui par l’Afghanistan comme les talibans pakistanais (TTP).