Le rapport annuel de l’Agence européenne de défense le confirme: les dépenses de défense ne cessent d’augmenter. En hausse continue depuis 2014, elles devraient atteindre un nouveau record en 2025.
C’est un nouveau record, qui est battu chaque année, depuis 10 ans. Les dépenses d’armement dans l’Union européenne vont atteindre les 381 milliards d’euros en 2025, a annoncé mardi l’Agence européenne de défense (EDA).
Elles avaient atteint 343 milliards d’euros l’an dernier, ce qui était déjà un niveau record par rapport à 2023, selon les derniers chiffres publiés par cette agence de l’Union européenne spécialisée dans les questions de défense.
« L’Europe consacre des sommes record pour sa défense, pour assurer la sécurité de nos citoyens, et nous ne nous arrêterons pas là », a déclaré la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas, qui préside l’EDA.
Et cette année, près de 130 milliards d’euros ont été consacrés à des investissements tels que de nouveaux armements. Les pays européens ont fortement augmenté leurs dépenses militaires depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, et celles-ci se sont encore accélérées après l’invasion de l’Ukraine lancée par le Kremlin en février 2022.
Quant aux dépenses de recherche et développement, elles ont atteint 13 milliards d’euros en 2025, un montant qui devrait atteindre 17 milliards en 2025, selon les projections de l’EDA.
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Limiter la fragmentation
Le rapport pointe, une nouvelle fois, la fragmentation des dépenses, celles-ci étant du ressort des gouvernements des États membres, ce qui « limite les économies d’échelle », tout en affaiblissant « le pouvoir de négociation collective avec l’industrie, ce qui finit par augmenter les coûts unitaires. »
Cette fragmentation des achats se double d’une fragmentation des équipements, ce qui n’est pas sans poser des difficultés d’interopérabilité. C’est le cas dans tous les domaines, des chars aux sous-marins, en passant par les avions de transport.
Le rapport de l’EDA préconise ainsi « une planification et des achats en coopération » et un soutien au niveau de l’UE, ce qui pourrait « contribuer à résoudre ces problèmes et à réduire la fragmentation dans les années à venir ».
La hausse des dépenses va continuer
Les pays de l’Otan, dont 23 États de l’UE sont également membres, ont aussi décidé d’accroître encore leurs efforts, en consacrant au moins 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à leur sécurité au cours des dix prochaines années, dont 3,5% pour des dépenses strictement militaires.
Le rapport de l’agence européenne prévient, les efforts doivent se poursuivre: « malgré la trajectoire positive des dépenses de défense (…), des investissements soutenus (…) ainsi que de nouvelles initiatives de collaboration, seront essentiels pour maintenir la supériorité technologique et garantir la viabilité à long terme et l’efficacité des dépenses de défense ».
Pour atteindre ce dernier objectif de 3,5%, « il faudra redoubler d’efforts et dépenser au total plus de 630 milliards d’euros par an » dans l’UE, a déclaré André Denk, directeur de l’EDA.
Parmi les mesures mises en place pour soutenir l’effort de défense, le plan « Readiness 2030 », lancé en mars dernier, dont l’ensemble des dispositifs permettraient de mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour des dépenses d’armement.
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