Des munitions non explosées gisent sur le sol dans une rue, après que l’armée soudanaise a renforcé son contrôle sur Khartoum face aux Forces de soutien rapide (RSF), Soudan, 27 avril 2025. EL TAYEB SIDDIG / REUTERS
Les Forces de soutien rapide (FSR), milice paramilitaire soudanaise, ont nommé, samedi 26 juillet, un premier ministre, près de cinq mois après avoir annoncé leur intention de former un gouvernement rival dans les zones sous leur contrôle.
Mohamed Hassan Al-Ta’ayshi, qui a siégé au Conseil souverain de transition de 2019 jusqu’au coup d’Etat militaire de 2021, a été nommé à la tête du « gouvernement de paix et d’unité », a annoncé le porte-parole des FSR, Alaa El-Din Naqqad. L’armée soudanaise n’a pas encore réagi.
Cette annonce, qui intervient plus de deux ans après le début de la guerre brutale qui déchire le pays, marque la dernière initiative des FSR visant à établir un gouvernement parallèle, au mépris de l’administration dirigée par l’armée.
Le Soudan est divisé, l’armée contrôlant le nord, l’est et le centre du pays, après avoir récemment repris la capitale Khartoum, tandis que les FSR contrôlent la majeure partie du Darfour (Ouest) et certaines parties du Kordofan (Centre-Sud), où des attaques récentes ont fait des centaines de morts, selon des groupes locaux de défense des droits humains.
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Un conseil présidentiel dirigé par Mohammed Hamdan Daglo
Le gouvernement aligné sur l’armée et reconnu internationalement, formé en mai et dirigé par l’ancien fonctionnaire de l’ONU, Kamil Idris, reste incomplet, trois postes ministériels n’ayant pas été pourvus.
La coalition dirigée par les FSR a également dévoilé un conseil présidentiel composé de quinze membres, avec à sa tête le commandant des FSR, Mohammed Hamdan Daglo, et comme vice-président le chef rebelle Abdelaziz Al-Hilu, qui contrôle certaines parties du sud du Soudan. Parmi les personnes nommées figure El-Hadi Idris, nommé gouverneur du Darfour, une région qui compte désormais deux gouverneurs rivaux, l’un nommé par les FSR et l’autre, Minni Arko Minawi, aligné sur l’armée.
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La nomination d’un premier ministre fait suite à une charte politique signée en février entre les FSR et ses groupes armés et civils alliés lors de pourparlers à Nairobi, la capitale du Kenya.
La guerre a éclaté après une lutte de pouvoir entre le chef de l’armée, Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et Mohammed Hamdan Daglo, autrefois alliés ; ils avaient renversé Omar Al-Bachir en 2019, puis avaient organisé un coup d’Etat en 2021.
Le Monde avec AFP
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