Ce 30 juillet, Roi Wasserstein, 24 ans, infirmier dans une unité de l’armée israélienne déployée à Gaza pendant la guerre, est depuis deux mois de retour chez lui, à Netanya, dans le nord d’Israël, pour préparer ses examens d’ingénieur en électronique. Dernier d’une fratrie de cinq frères, ce taiseux n’avait rien du benjamin gâté. « Il a toujours été réservé, dit Tom, l’aîné, 36 ans, père de deux filles et tout juste remis d’un cancer, mais il était plus renfermé que d’habitude, mes parents lui demandaient s’il voulait parler, il disait que ça allait. »
Pourtant, ce jour-là, en montant dans sa chambre, son père retrouve le corps sans vie de ce costaud de 1,95 mètre et de 120 kilos. « On n’a pas vu sa fragilité, poursuit Tom, même s’il ne combattait pas, il a vu des horreurs, il a senti l’odeur de la mort, ramassé les cadavres, parfois ceux de son unité, et en a payé le prix. »
L’entrée en vigueur, le 10 octobre, du cessez-le-feu entre le Hamas et l’armée israélienne ravive, en Israël, l’attention sur les conséquences psychiques d’un conflit qui a fait, depuis l’attaque meurtrière perpétrée le 7 octobre 2023, quelque 68 000 morts côté palestinien, essentiellement des civils, selon le ministère de la santé du Hamas, et tué 467 soldats israéliens, d’après le ministère de la défense. Selon l’Etat hébreu, le pays comptait, en septembre, 18 900 vétérans en traitement pour trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou d’autres formes de maladie mentale. Parmi eux, 65 % sont des réservistes et 7 % des femmes. Les projections du ministère, qui ne reconnaît les TSPT que depuis 2018, prévoient 50 000 cas en 2028.
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