Visa prépare l’arrivée du commerce agentique, une ère où les agents IA achètent les cadeaux et réservent des vacances à la place des consommateurs. Le géant s’est associé avec les grandes entreprises d’IA pour tester son architecture de paiement.
Comparer les prix, remplir un panier ou valider un paiement: en 2026, toutes ces actions pourraient bientôt appartenir au passé avec l’essor du commerce agentique. Avec cette nouvelle façon de faire du shopping, les agents IA, s’ils en reçoivent les instructions, sont en mesure d’effectuer des achats au nom des utilisateurs. Par exemple, il serait possible de confier à son agent IA la recherche d’un hôtel, sa réservation et le paiement via une seule transaction sécurisée.
Une révolution attendue dès 2026, souligne Nerds. Pour preuve, près de la moitié des consommateurs américains utilisent déjà des outils d’IA pour au moins une tâche liée à leurs achats, qu’il s’agisse de comparer les prix, de trouver des alternatives ou d’obtenir des recommandations personnalisées. Et selon le rapport d’octobre 2025 du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG), 81% des Américains envisagent d’avoir recours à l’IA agentique pour leurs achats, et 40% à des agents autonomes.
Relation clients : de l’IA gén à l’IA agentique – 25/11
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Des centaines de transactions réalisées
Visa compte bien prendre le train en marche. En mai, le géant des paiements a signé des partenariats avec plusieurs entreprises leaders du secteur de l’IA, dont OpenAI, Anthropic, Perplexity, Microsoft et le français Mistral. L’objectif? Tester son architecture de paiement, « Visa Intelligent Commerce », en la connectant à leurs chatbots.
Dans le détail, l’utilisateur de ChatGPT, par exemple, doit fournir ses informations de paiement qui sont enregistrées en prévision d’achats futurs. Le consommateur peut ensuite discuter avec son chatbot afin d’affiner ses choix. Le chatbot compare les prix des produits, analyse les commentaires et fait des suggestions à l’utilisateur en fonction de ses contraintes et de son budget.
Une fois l’achat choisi, l’outil demande à l’utilisateur de valider son choix. L’agent IA se charge ensuite d‘effectuer la commande de votre prochain cadeau de Noël ou de réserver votre voyage. L’outil peut même acheter automatiquement un objet s’il descend en dessous d’un certain prix que l’internaute a défini en amont.
À ce jour, plus de 20 agents IA et leurs outils sont connectés à Visa Intelligent Commerce. Résultat, des centaines de transactions ont été réalisées en conditions réelles. Aux États-Unis, plusieurs pilotes sont déjà en cours en bêta fermée.
Par exemple, Skyfire alimente un agent de recommandation de Consumer Reports, une association de consommateurs américaine, capable de stimuler un achat, comme l’acquisition d’un casque Bose via automatisation du navigateur. Nekuda permet aux fans de mode de passer d’une tenue créée par IA au paiement en un seul geste. De son côté, Ramp cible les entreprises en automatisant des paiements B2B et le règlement de factures.
Plusieurs barrières
Pour le moment, l’entreprise s’est focalisée sur le développement du commerce agentique aux Etats-Unis. Mais des programmes pilotes sont attendus dès 2026 en Europe et en Asie-Pacifique.
Via est loin d’être une exception. De son côté, Mastercard a développé Mastercard Agent Pay, le concurrent direct du système de Visa. Le groupe a signé un accord avec Microsoft. « D’autres plateformes d’IA suivront », précise l’entreprise dans un communiqué. Walmart mise également sur ChatGPT pour automatiser les achats et capter un trafic colossal.
Malgré l’enthousiasme, plusieurs barrières restent encore à surmonter. Premier obstacle: la sécurité. En effet, aucun commerçant ne souhaite ouvrir sa boutique à des bots malveillants et aucun utilisateur ne veut voir son agent détourné. Pour pallier à ce problème, Visa a développé le Trusted Agent Protocol, un cadre qui permet aux commerçants de distinguer les agents IA qui agissent pour de vrais clients des bots automatisés.
La généralisation des paiements automatisés par IA pose également des questions éthiques. En effet, ce système d’achat « trop » facile pourrait encourager des dépenses non réfléchies, particulièrement chez les internautes qui ont déjà du mal à respecter leur budget ou à résister aux achats impulsifs.


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