Marcel Ravin, chef du restaurant gastronomique Blue Bay, à Monaco, le 17 avril 2025. VINCENT WALKER
L’ancien trois étoiles Olivier Roellinger a une théorie séduisante. Il prétend que les cuisiniers déracinés comptent parmi les meilleurs, parce qu’ils mettent tout en œuvre pour retrouver les saveurs de leur enfance. On pense très fort à cette hypothèse quand Marcel Ravin nous fait la visite de ses terres d’adoption, à l’ombre du Monte-Carlo Bay, le palace qui dévoile ses hautes tours ocre sur la presqu’île du Larvotto, à Monaco. Le resort a conquis 4 hectares sur la mer, étalant son décor de péplum – colonnades, arcades… –, ses équipements de luxe – un faux lagon au fond couvert de vrai sable – et son restaurant gastronomique, le Blue Bay, pour grignoter un peu du cyan de la Méditerranée.
Marcel Ravin a grandi à plus de 7 000 kilomètres de là, face à d’autres nuances de bleu. Le chef de 54 ans puise toujours dans les saveurs et les parfums de son île d’origine, la Martinique, qu’il évoque dans un ouvrage assaisonné d’une pointe de nostalgie : D’un rocher à l’autre. Itinéraire d’un chef (La Martinière, 2012). Son monde d’alors est très loin de celui des palaces. Il s’enracine dans la terre battue d’une case de la commune du Diamant.
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