Un autocollant « Sans nos étudiants internationaux, Harvard n’est pas Harvard », lors de la 374ᵉ cérémonie de remise des diplômes de l’université, à Cambridge (Massachusetts), le 29 mai 2025. BRIAN SNYDER/REUTERS
« Vous auriez mérité d’entendre ici une star, une légende, un Prix Nobel, ou qui sait, le pape lui-même… Peut-être l’année prochaine ? » Un rire parcourt la foule des milliers de personnes réunies, jeudi 29 mai, sur la pelouse de Harvard. Abraham Verghese n’a pas la notoriété de ses illustres prédécesseurs – Barack Obama, Angela Merkel, Tom Hanks, Mark Zuckerberg ou encore Steven Spielberg –, choisis pour prononcer le grand discours annuel de remise des diplômes de la célèbre université.
Mais, en cette année 2025, marquée par les attaques de l’administration Trump contre le campus, qui de mieux pour remplir ce rôle qu’un médecin, professeur à Stanford, écrivain, né en Ethiopie de parents indiens, arrivé aux Etats-Unis dans les années 1980 avec le statut d’étudiant étranger. « Quand des immigrés et d’autres personnes présentes légalement dans ce pays, y compris vos nombreux étudiants étrangers, s’inquiètent d’être arrêtés à tort, voire expulsés, il est peut-être pertinent que vous entendiez la voix d’un immigré comme moi. »
Depuis mardi, l’université Harvard vit au rythme des cérémonies « du commencement », le rituel de fin d’études dont les origines remontent au XVIIe siècle. Elles ont débuté par un défilé des quelque 9 000 étudiants diplômés. Beaucoup ont revêtu, en plus de la toge et de la toque noires, des étoles aux couleurs de leurs pays d’origine, et l’on mesure, à la vue de cette foule bariolée, ce que signifie pour l’université la perte potentielle des étudiants étrangers.
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