Sur BFM Business, Laurent Senigout, directeur général adjoint en charge du ferroviaire et de l’urbain chez Transdev, souligne que les utilisateurs sont satisfaits de cette nouvelle offre qui remplace celle de SNCF Voyageurs depuis plus de deux mois.
Les débuts de Transdev dans le ferroviaire en France sont observés de près. Depuis le 29 juin dernier, l’opérateur fait rouler ses trains flambant neufs Zou en lieu et place de SNCF Voyageurs, suite à l’ouverture à la concurrence dans le rail. C’est une première sur une ligne de cette importance.
Avec la promesse de doubler le nombre d’allers-retours quotidiens sur la ligne (14 par jour) avec un taux de régularité de 97% (hors problèmes d’infrastructure), l’opérateur était attendu au tournant. Malgré tout, les premiers retours ont suscité une belle polémique.
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Retards et pannes
Évidemment, il y a des trains en retard ou annulés, Transdev est soumis aux mêmes aléas réseau que SNCF Voyageurs avec une voie ancienne et fragile, notamment en période de canicule. Il n’est donc pas responsable de tous les retards mais il y a aussi les pannes matérielles, notamment avec le matériel loué venant compenser les retards de livraison des rames neuves.
Des critiques rejetées par l’opérateur et la région. Sur BFM Business, Laurent Senigout, directeur général adjoint en charge du ferroviaire et de l’urbain chez Transdev, souligne que le lancement se passe bien et que les utilisateurs sont satisfaits.
« Nous faisons un bilan très positif. Nous avons fait fait circuler près de 2.000 trains et nous avons transporté 850.000 personnes sur les deux premiers mois. »
Concernant les retards, le responsable souligne que « si on regarde les retards cause opérateurs (hors infrastructure donc, NDLR), ils sont très faibles ». Et de préciser: « notre taux de ponctualité à cinq minutes à l’arrivée est de 95,29% sur les deux premiers mois d’exploitation et il était en hausse sur le mois d’août à 97% », soit l’objectif fixé par la région.
« On est très regardé »
Pourquoi alors ce ressenti négatif sur les réseaux sociaux (qui s’appuie néanmoins sur des retards factuels)?
« On est la première ligne à être ouverte à la concurrence donc ça crée un trouble pour voir comment ça se passe et tout le monde est attentif à la qualité de service que va opérer Transdev donc on est très regardé », explique Laurent Senigout qui met en avant « un taux de satisfaction de 4,37/5 » suite à une enquête menée auprès de ses clients.
La région Sud est sur la même ligne: « L’objectif d’un train toutes les heures est respecté. Au 18 août 2025, le taux de suppression (cause exploitant) n’a été que de 0,25%, sur plus de 1.500 circulations. Pour l’usager, c’est globalement un train supprimé tous les trois jours en moyenne, avec un report possible une heure après. Le taux de régularité (cause opérateur) atteint 95,29% ».
L’amélioration de la régularité par rapport à SNCF Voyageurs est néanmoins contestée par les syndicats, notamment Sud Rail. L’organisation syndicale a adressé un courrier à Renaud Muselier, président de la région. « Lors de l’inauguration du train Transdev, vous avez affirmé à de très nombreuses reprises que l’arrivée de ce nouvel opérateur permettrait une amélioration majeure de la régularité, en passant selon vos chiffres de 80% à 97% », écrit Sur Rail.
« Pourtant ces chiffres ne parlent pas de la même chose, et vous le savez très bien. »
« En effet, lorsque l’on se tient à la régularité exploitation, c’est-à-dire uniquement imputable à l’opérateur ferroviaire, la SNCF affichait déjà un taux de régularité de 96% sur cette ligne. Donc une régularité de très bon niveau. Ce n’est qu’en rajoutant les causes liées aux réseaux, aux évènements externes ou autres opérateurs, que l’on descendait à 75%. »
D’ailleurs, selon nos informations, au mois de juillet après un mois d’exploitation, le taux de ponctualité toutes causes confondues de Transdev était de 74,84%.
Feu rouge grillé
Autre point épinglé par certains observateurs: une gestion hasardeuse des pannes ou encore des incidents graves, notamment un ou plusieurs « franchissements de carré », l’équivalent d’un passage de feu rouge strictement interdit.
Interrogé par nos confrères de La Provence Gwendal Gicquel, directeur général de Transdev Rail Sud reconnaît ces incidents. « Dans ces cas là, on applique les process de l’entreprise, on communique l’incident à l’EPSF, l’établissement public de sécurité ferroviaire, on récolte les informations, on détermine si ça justifie une suspension temporaire de l’attestation complémentaire du conducteur, le temps de bien comprendre ce qu’il s’est passé et de mettre en place les mesures correctives ».
Preuve d’une certaine gravité, l’EPSF confirme la remontée de ces incidents et indique qu’il va mener des contrôles (qui étaient de toutes manières programmés pour cet automne). Pour Laurent Cébulski, directeur général de l’établissement, « ce sont des événements bien sûr anormaux mais qui ne nécessitent pas des sanctions immédiates ». Par ailleurs, le BET-TT (Bureau enquête accidents transport terrestre) enquête bien sur ces accidents.
Transdev assure de son côté qu' »un plan de redressement » est en cours dans la formation des conducteurs dont l’inexpérience est épinglée. Preuve que tout n’est pas parfait.
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business
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