Chaque famille, en France, possède une centaine d’équipements électriques et électroniques par foyer, du four au téléphone en passant par l’imprimante. Cette abondance d’objets, vue autrefois comme un signe de réussite sociale, est désormais identifiée comme l’une des causes de la crise écologique. Comment faire durer les objets dans un monde qui encourage plutôt à jeter et à acheter du neuf ? Quelles sont les initiatives qui marchent pour encourager la réparation et la réutilisation ?
Julie Madon, sociologue et consultante, qui a publié Faire durer les objets (Presses de Sciences Po, 2024), apporte des réponses dans cet épisode du podcast « Chaleur humaine », diffusé le 24 décembre 2024. Vous pouvez retrouver ici tous les épisodes du podcast et vous inscrire à l’infolettre en cliquant ici.
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En moyenne, on possède, en France, une centaine d’équipements électriques et électroniques par foyer, selon les chiffres de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. Comment cette abondance d’objets participe-t-elle à la crise écologique ?
Le poids de nos équipements domestiques s’élève, en moyenne, à 2,5 tonnes. Si on le rapporte aux matières premières mobilisées pour les fabriquer, il faut compter 45 tonnes de matière, donc 18 fois plus. En émissions carbone, ça équivaut à peu près à six allers-retours Paris-New York. Ce qu’il faut retenir, c’est que c’est la phase d’extraction de matière ainsi que la fabrication, et non l’usage des équipements, qui coûtent le plus cher à l’environnement. Dans le cas d’un ordinateur portable, 75 % des émissions de gaz à effet de serre sont dues à ces deux premières phases. C’est pour cette raison qu’il est important d’allonger la durée de vie d’un objet par l’entretien, la réparation et le réemploi. C’est ce qui permet d’amortir un peu cette phase de fabrication et donc de décaler la fabrication d’un autre produit neuf.
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