Des habitants luttent contre un incendie qui progresse vers le village de Rebordondo, près d’Orense, dans le nord-ouest de l’Espagne, le lundi 18 août 2025. PABLO GARCIA / AP
« Il nous reste des heures difficiles » dans la lutte contre les incendies qui ravagent l’ouest de l’Espagne depuis une dizaine de jours malgré la fin de la vague de chaleur, a prévenu mardi 19 août le premier ministre, Pedro Sanchez. « Aux médias et aussi aux citoyens et citoyennes, je demande (…) de redoubler de précautions, de ne pas baisser la garde, car il nous reste des moments critiques à traverser », a dit Pedro Sanchez à l’issue d’une visite au centre de commandement d’une opération anti-incendie en Estrémadure (Ouest).
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Le premier ministre socialiste a également assuré qu’il chercherait à mettre en œuvre un « pacte d’Etat face à l’urgence climatique », comme il l’avait déjà dit lors d’une précédente visite auprès des secours, en Galice (Nord-Ouest), dimanche. « Chaque année, l’urgence climatique s’aggrave, (…) chaque année les effets de cette urgence climatique s’accélèrent », en particulier « dans la péninsule ibérique », a expliqué le dirigeant socialiste.
Pendant seize jours, entre le 3 et le 18 août, les températures de 40 °C sont devenues la norme dans de nombreux endroits du pays. D’après les estimations réalisées grâce à un outil géré par l’Institut de recherche en santé publique Carlos III, 1 149 morts peuvent être attribuées à cette vague de chaleur. Ce système baptisé « MoMo » (Monitoring de la mortalité) collecte sur une base quotidienne le nombre de décès en Espagne et calcule l’écart de la mortalité par rapport à la mortalité prévisible sur la base des séries historiques enregistrées.
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373 000 hectares brûlés depuis le début de l’année
En réduisant l’humidité de l’air et celle des végétaux et du sol, en abaissant le seuil pour qu’un matériau s’enflamme, les vagues de chaleur transforment la végétation en un carburant extrêmement inflammable, rendant d’autant plus compliqué l’extinction des incendies. Avec la baisse des températures, l’humidité a augmenté, ce qui devrait faciliter le travail des pompiers, appuyés par des soldats et des pompiers venus de plusieurs pays.
Les incendies ont brûlé 30 000 hectares supplémentaires en vingt-quatre heures, selon les données du satellite européen Copernicus publiées mardi. On enregistrait mardi matin quelque 373 000 hectares brûlés en Espagne depuis le début de l’année, soit 30 000 de plus que lundi, un chiffre en constante progression, selon le Système européen d’information sur les incendies de forêt (Effis), qui utilise les données de Copernicus.
Depuis le début des relevés d’Effis en 2006, il s’agit de la pire année pour l’Espagne concernant la surface dévastée par les flammes, au-delà du précédent record établi en 2022 (306 000 hectares calcinés). La majorité de cette surface a brûlé dans les feux qui affectent depuis une dizaine de jours les provinces de Zamora et Léon en Castille-et-Léon (Nord-Ouest), celle d’Orense en Galice, et dans la province de Caceres en Estrémadure.
Des milliers de personnes de dizaines de villages ont été évacuées, des dizaines de routes sont coupées et le trafic ferroviaire entre Madrid et la Galice est interrompu.
Le Monde avec AFP

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