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Leila Sansour : « Au Proche-Orient, ce n’est pas une guerre entre religions, mais la domination implacable d’un peuple par un autre »

Le 17 juillet, l’unique église catholique de Gaza a été touchée par un obus tiré par un char israélien. Trois personnes sont mortes et le curé de la paroisse, Gabriel Romanelli, a été blessé. Israël a déploré l’incident mais les dégâts, comme toujours, ne se limitent pas au matériel, loin de là. L’église touchée n’était pas qu’un lieu sacré, c’était aussi un refuge dans une ville assiégée. La population chrétienne de Gaza compte aujourd’hui moins d’un millier de personnes, maigre vestige d’une des communautés les plus anciennes de la chrétienté. Le fait qu’elle existe encore tient du miracle, ni plus ni moins.

Chose rare, deux jours après la frappe, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, et Theophile III, patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, ont été autorisés à se rendre à Gaza dans l’église sinistrée, apportant dans leur musette de l’aide humanitaire et des messages de solidarité. Le cardinal Pizzaballa a fait savoir plus tard qu’il doutait que le tir en question ait pu être accidentel [dans un entretien accordé au Corriere della sera, le 18 juillet]. Le pape Léon XIV a condamné la frappe et appelé à un cessez-le-feu. La France et l’Italie l’ont qualifiée d’inacceptable. Même le président des Etats-Unis, Donald Trump, s’est dit gravement préoccupé.

En tant que chrétienne palestinienne de Bethléem, je me suis sentie atteinte au plus profond de ma chair. Ma famille vit à Bethléem depuis maintenant des siècles. Nous sommes palestiniens, au même titre que celles et ceux qui ont été déplacés par les bombes et les blocus. L’idée que nous soyons quelque part différents de nos compatriotes musulmans est une fiction qu’Israël tente de nous vendre depuis des lustres – souvent relayée sous la forme de récits nébuleux et réducteurs. Mais les heures d’angoisse comme celles-ci nous fournissent une occasion rare de poser les choses avec clarté. Chrétiens et musulmans palestiniens forment un seul et même peuple. Nous souffrons ensemble. Nous partageons la même terre, le même destin, la même soif de liberté.

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