Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med, lors de l’ouverture du Club Med de Charlevoix, à Petite-Rivière-Saint-Francois (Canada), le 29 novembre 2021. JACQUES BOISSINOT/ZUMA PRESS/MAXPPP
Dès le départ, le mariage semblait contre-nature. Le Club Med, ses « chefs de village » qui font la fête avec les clients, ses « gentils organisateurs » qui tutoient tout le monde, son héritage sea, sex & sun incarné par le film Les Bronzés (1978)… Tout un esprit assez éloigné de la culture chinoise. Et, pourtant, Henri Giscard d’Estaing, à la tête du Club Med depuis 2002, et Fosun, son propriétaire chinois depuis 2015, ont fait avancer ensemble leur barque pendant près de dix ans… Avant que la relation ne s’envenime en quelques mois.
Au point que, mercredi 16 juillet, Henri Giscard d’Estaing a annoncé à ses équipes sa démission de l’entreprise, qu’il avait intégrée en 1997, et organisé dans la foulée une conférence de presse. Un départ « contraint », explique-t-il, sur fond de « divergences » avec Fosun sur l’avenir du groupe et son management. Le tout, alors que ce fleuron du tourisme à la française est au mieux de sa forme : en croissance, le Club Med a réalisé 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, et dégagé une marge opérationnelle de 10 %. La toile de fond, c’est bien l’affirmation du leadership de Fosun, un conglomérat aux airs de colosse aux pieds d’argile, très endetté depuis la pandémie de Covid-19, qui peine à redresser la barre dans un contexte de ralentissement de la croissance chinoise.
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