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Soudan : des attaques de drones des paramilitaires visent l’aéroport et une base militaire de Port-Soudan

Un dépôt pétrolier en feu à Port-Soudan, dans l’est du Soudan, le 6 mai 2025. KHALID ABDELAZIZ / REUTERS

Troisième jour de frappes à Port-Soudan, dans l’est du Soudan, qui abrite le siège provisoire du gouvernement, en guerre contre des paramilitaires. Des drones ont touché la principale sous-station électrique de la ville, mardi 6 mai, a fait savoir la compagnie nationale d’électricité, provoquant une coupure de courant totale au siège du gouvernement allié à l’armée. Des équipes ont été déployées sur le site pour évaluer les dégâts, a précisé la compagnie dans un communiqué.

L’aéroport et une base militaire avaient aussi été bombardés, plus tôt dans la journée de mardi, par des drones, d’après des sources aéroportuaire et sécuritaire. Un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) a entendu de fortes explosions à l’aube dans la ville longtemps considérée comme sûre dans le conflit qui fait rage depuis avril 2023. Un drone « visait la partie civile de l’aéroport », a affirmé un représentant de cette infrastructure sous couvert d’anonymat, et le trafic était suspendu mardi matin. Dimanche, la partie militaire de l’aéroport avait été visée par une attaque de drone, qui avait déjà conduit à la suspension de vols, l’armée accusant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Une source au sein de l’armée a déclaré à l’AFP qu’un autre drone avait visé mardi la principale base militaire dans le centre-ville. Un troisième drone a frappé « un dépôt de carburant près du port », dans le centre de cette ville densément peuplée. Un correspondant de l’AFP a entendu une forte explosion à l’aube et vu un nuage de fumée s’élever venant du port, où des témoins ont fait état d’une explosion dans un entrepôt.

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Des millions de déplacés et « la pire catastrophe humanitaire »

Le ministère de l’énergie a condamné dans un communiqué une « attaque terroriste » ayant visé « le plus grand site de stockage de carburant de la région », s’inquiétant d’une « possible catastrophe dans la zone ». Aucune victime n’a été signalée après cette frappe attribuée par le ministère à « la milice » des FSR. Lundi matin, le principal dépôt pétrolier du pays avait déjà pris feu à Port-Soudan, selon le ministère, après une attaque de drone des paramilitaires.

Un panache de fumée noire s’élève au-dessus du port de Port-Soudan, dans l’est du pays, après des attaques de drone des paramilitaires, le 6 mai 2025. AP

Les sites visés se trouvent à proximité de la résidence du chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al-Bourhane, engagé depuis le 15 avril 2023 dans une lutte pour le pouvoir avec son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR. Les paramilitaires, qui ont perdu plusieurs positions ces derniers mois et ne disposent pas d’aviation, recourent de plus en plus aux drones pour frapper en profondeur dans les zones contrôlées par les troupes du général Al-Bourhane. Les paramilitaires n’ont pas revendiqué ces attaques.

Le ministre de l’information soudanais, Khalid Al-Aiser, proche de l’armée, a quant à lui accusé les Emirats arabes unis de fournir les drones de cette offensive « terroriste » à « leur mandataire », les FSR. La veille, la Cour internationale de justice (CIJ) avait rejeté une plainte du Soudan accusant Abou Dhabi de complicité de génocide, en se déclarant « incompétente » pour statuer dans cette affaire. Le ministère des affaires étrangères soudanais, aligné sur l’armée, a déclaré mardi « respecter » cette décision d’incompétence liée à une « réserve » émise en 2005 par les Emirats sur la Convention des Nations unies sur le génocide.

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Mais, selon lui, le refus de la CIJ d’examiner l’affaire « ne peut en aucun cas être interprété juridiquement comme un déni des violations ni comme une exonération des Emirats de leur implication dans le génocide ». Pointé par plusieurs rapports pour son ingérence dans le conflit, Abou Dhabi a toujours démenti soutenir les FSR issues de la milice Janjawid accusée de génocide dans la région occidentale du Darfour il y a plus de vingt ans.

L’armée, chassée de Khartoum par les FSR au début de la guerre, s’était repliée dans l’Est et avait transféré le siège du gouvernement à Port-Soudan, qui abrite également des agences de l’Organisation des Nations unies (ONU) et des centaines de milliers de déplacés. A la fin de mars, Khartoum a été reprise aux paramilitaires. La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions d’habitants et plongé certaines régions dans la famine, provoquant « la pire catastrophe humanitaire » au monde, selon l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a encore affirmé lundi que les attaques constituaient un « développement inquiétant qui menace la protection des civils et les opérations humanitaires dans une zone jusqu’à présent épargnée par le conflit ».

Le Monde avec AFP

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