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Voyage au bout de la gnôle : « En France, il y a plus d’alambics clandestins que d’alambics déclarés »

Matinée de distillation dans les Mauges. La grange est envahie d’une fumée que des rayons de soleil matinaux s’évertuent à rendre irréelle. Les murs de parpaing – bruts et recouverts de suie – montent jusqu’à un toit de tôle d’où s’échappent deux cheminées d’acier rouillées par les années. Au-dessus de cette cathédrale iconoclaste : un ciel bleu de fin d’hiver recouvre Saint-Quentin-en-Mauges, ancienne commune du sud-est du Maine-et-Loire, désormais intégrée à Montrevault-sur-Evre. Il est un peu plus de 8 h 30, et Anthony Raimbault surgit sur son vélo sans freins. « C’est vraiment à l’ancienne », déclare ce paysan boulanger de 46 ans, comme pour s’excuser.

Pas grand, les cheveux ras et des lunettes rectangulaires posées sur le nez, ce quadragénaire à la fibre écolo, qui refuse d’avoir un téléphone portable, jette un œil aux deux alambics vieux d’une centaine d’années et dit : « Ça ne vaut plus le coup d’investir dans cette activité-là. La moyenne d’âge des clients, c’est 70 ans. Avant, il y avait un distillateur par village, parfois même deux ! Aujourd’hui, on doit être une dizaine dans le Maine-et-Loire. C’est une activité qui sent le sapin. » Et pourtant…

Quand il ouvre les bidons de plastique bleu, c’est plutôt une odeur de prune qui s’échappe. Petit à petit, semaine après semaine, le sucre des fruits a laissé place à de l’alcool. « Je dis aux gens de mettre un peu de sucre au début : ça aide la fermentation à partir correctement. Quand ça tourne mal, ça donne du vinaigre. Si c’est bien fait, on sort 1 litre d’alcool pour 10 kilos de fruits» Il y a treize ans, Anthony Raimbault a pris la suite de son père dans ce qui est une activité d’appoint pour lui : bouilleur ambulant.

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