Sous la pression de l’industriel français, le Conseil d’État belge avait suspendu le choix de la SNCB pour ce contrat majeur à plus de 3 milliards d’euros qui avait été remporté par l’espagnol CAF. Une nouvelle décision sera rendue fin juillet.
C’est reparti pour un tour. Selon la RTBF, le ministre fédéral belge de la Mobilité a indiqué que le conseil d’administration de la SNCB (la SNCF belge) se réunira le 23 juillet pour attribuer une nouvelle fois l’appel d’offres pour la production de 600 nouveaux trains conventionnels, soit la moitié de la flotte de l’opérateur. Un contrat majeur évalué à 3,4 milliards d’euros au maximum.
De quoi offrir une nouvelle chance à Alstom de remporter la mise. Rappelons qu’initialement, la SNCB avait choisi de négocier exclusivement avec l’espagnol CAF pour cette commande. Un choix durement contesté par le Français. Alstom était en effet convaincu d’être le favori, notamment grâce à la carte de la production locale et une offre tarifaire mieux-disante de plus de 100 millions d’euros. Le patron d’Alstom Belgique, Bernard Belvaux, dénonçait alors « la décision choquante » de la compagnie ferroviaire publique.
« Comment peut-on promouvoir une offre plus chère sans différencier la note globale et avec un impact défavorable sur notre site de production à Bruges et sur l’ensemble de l’industrie ferroviaire belge? », s’est-il interrogé.
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Recours
L’industriel français avait alors actionné tous les leviers politiques pour remettre en cause cette décision et avait saisi le Conseil d’État belge en déposant un recours. Un recours accepté puisque l’appel d’offres a été suspendu en avril. La plus haute autorité administrative du pays a estimé que le critère de transparence rendu obligatoire par la législation sur les marchés publics n’a pas été respecté et que la méthode utilisée par l’évaluation des offres n’est pas compréhensible.
Dans cette affaire, Alstom a bénéficié du soutien du gouvernement belge. Jean-Luc Crucke, le ministre de la Mobilité a déclaré qu’il ne reprochait pas à la SNCB d’avoir choisi CAF, mais estime que si l’appel d’offres avait inclus dans le cahier des charges une disposition tenant compte de l’empreinte carbone de la construction des trains, la décision aurait été différente.
Rappelons que CAF a également remporté contre Alstom un contrat pour 150 trains classiques pour les chemins de fer marocains (près de 3 milliards d’euros). Alstom a néanmoins remporté celui pour 18 TGV. En France, c’est également CAF qui a été choisi pour fournir de nouvelles rames Intercités (appelées Oxygène) pour les lignes Bordeaux-Marseille, Paris-Toulouse et Paris-Clermont Ferrand.
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business
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