L’avocat Emmanuel Pierrat, accusé de harcèlement moral, est renvoyé en correctionnelle

L’avocat Emmanuel Pierrat, à Paris, le 18 mars 2018. JOEL SAGET / AFP

L’avocat Emmanuel Pierrat est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour harcèlement moral au préjudice de cinq personnes, a appris mardi 30 décembre l’Agence France-Presse (AFP), auprès du parquet de Paris. Son ancienne associée, l’avocate Sophie Viaris de Lesegno, est, elle, renvoyée pour complicité de harcèlement moral. Une audience de mise en état pénale se tiendra le 4 février.

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Il est reproché à Emmanuel Pierrat d’avoir, entre les 1er octobre 2015 et 31 mai 2021, harcelé ces personnes par des « propos ou comportements répétés, excédant l’exercice normal du pouvoir de direction, ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à leurs droits et à leur dignité, d’altérer leur santé physique ou mentale ou de compromettre leur avenir professionnel », selon le parquet. L’avocat aurait hurlé sur les victimes, dénigrant leur travail, les insultant et leur tenant des propos humiliants.

Il est reproché à Sophie Viaris de Lesegno d’avoir été complice de ce délit en l’aidant via une surveillance ou en n’intervenant pas pour faire cesser les situations de harcèlement moral, dont elle était témoin directe, et en n’alertant pas les autorités compétentes. En tant qu’associée du cabinet, elle avait en effet l’obligation légale de prendre toutes dispositions nécessaires, a souligné le parquet.

Au total, 38 membres du cabinet entre 2007 et fin 2023 ont été entendus. « Toutes ces personnes ont dénoncé, avec des nuances, un management toxique, une ambiance délétère marquée par les cris et les humiliations, une tension permanente et une absence de formation des nouveaux venus », a ajouté le ministère public. Cinq anciens collaborateurs ont souhaité se constituer partie civile. L’expert psychologue a constaté la dégradation de leur état de santé, ayant entraîné des incapacités de travail de huit à dix jours, selon le parquet.

Condamné en mars 2023

Contacté par l’AFP, Me Pierrat a menacé d’attaquer en dénonciation calomnieuse un des plaignants, a fait valoir au sujet d’un autre que la période serait prescrite et, au sujet d’une troisième plaignante, qu’elle a continué à lui envoyer des « messages amicaux durant deux ans après son départ ». Il entend par ailleurs « poursuivre en diffamation toute insinuation attentatoire à [son] honneur et à [sa] considération ».

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L’avocat, également romancier, essayiste et collectionneur d’art, a défendu plusieurs personnalités du monde de la culture, dont l’écrivain Gabriel Matzneff, accusé de pédocriminalité, ou le plasticien Claude Lévêque, soupçonné de viols sur mineurs, mais aussi l’ex-écologiste Denis Baupin, accusé de violences sexuelles.

Dans une enquête publiée par Libérationen février 2021, une vingtaine de personnes ayant travaillé auprès de l’avocat avaient décrit un climat de peur, d’injures et de mépris. Dans un long droit de réponse, Me Pierrat contestait « avec la plus grande fermeté les accusations portées ».

Dans une procédure disciplinaire parallèle sur ces faits de harcèlement, l’avocat a été condamné en appel en mars 2023 à dix-huit mois d’interdiction d’exercice, dont six mois assortis du sursis. Le conseil de discipline de l’ordre des avocats au barreau de Paris l’avait condamné en juillet 2022 à deux mois ferme d’interdiction d’exercice, une décision jugée « trop clémente » par la bâtonnière d’alors, Julie Couturier, qui avait fait appel. La juridiction en appel avait reconnu « un comportement agressif, insultant et humiliant revêtant un caractère pérenne et systémique » et relevé « l’absence préoccupante de prise de conscience de la situation par M. Pierrat ».

Le Monde avec AFP

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Le prix du passe Navigo augmente dès le 1er janvier 2026, voici de combien

Parmi l’une des mesures qui entrera en vigueur dès ce 1er janvier, il y a l’augmentation du prix du passe Navigo, mais aussi des tickets sur l’ensemble du réseau de transports francilien. RMC Conso vous fait le point.

Augmentation du SMIC, du prix des timbres ou des cigarettes, plaques d’immatriculation roses… Comme tous les ans, le passage à la nouvelle année est synonyme de nouvelles mesures. Parmi elles, l’augmentation, encore une fois, du passe Navigo et des tickets sur le réseau de transports francilien.

Actuellement établi à 88,80 euros, le montant du forfait Navigo devrait atteindre 90,80 euros par mois à partir du 1er janvier 2026, soit deux euros de plus, et 998,80 euros (contre 976,80 euros) par an.

L’an dernier, ce même forfait avait déjà été augmenté de 2,40 euros (de 86,40 euros à 88,80 euros). Il y a dix ans, en 2015, il était même affiché au prix de 70 euros, soit une hausse du prix de 30%. Il s’agirait ainsi de la septième hausse depuis l’élection de Valérie Pécresse à la tête de la région.

Mais le passe Navigo n’est pas le seul forfait concerné par cette augmentation. Le forfait Imagine R, destiné aux étudiants, qui a déjà connu début septembre une hausse de 9,90 euros, va passer de 392,30 euros à 401 euros à partir du 1er septembre 2026. Au moment de la prise de poste de Valérie Pécresse, en 2015, ce forfait était de 333,90 euros.

Le ticket à l’unité, pour le métro, le train et le RER, va également atteindre 2,55 euros, contre 2,50 jusqu’à présent. Si on l’achète via la carte Navigo Liberté +, le prix sera de 2,04 euros (contre 1,99 aujourd’hui). Pour retrouver toute la grille tarifaire, vous pouvez cliquer ici.

Une hausse limitée et équitable

Mais alors, pourquoi ces hausses? « Comme chaque année depuis trois ans maintenant, Île-de-France Mobilités réévalue ses tarifs afin de mieux financer les évolutions majeures que connaît le réseau », affirme-t-elle dans un communiqué.

Celle-ci fait notamment référence aux 1400 trains, métros, RER et tramways neufs ou rénovés depuis 2016, le renouvellement en cours de la totalité de la flotte bus et cars en Île-de-France, les 15 lignes créées ou prolongées, ou encore l’équipement en vidéosurveillance et plus respectueux de l’environnement.

L’autre chantier majeur, c’est de doubler le réseau de métro en Île-de-France avec plus de 200km de nouvelles lignes ferrées d’ici 2031. Valérie Pécresse a par ailleurs annoncé vouloir pérenniser la brigade régionale de sûreté des transports (BRT) créée lors des Jeux olympiques en juillet 2024.

« Toutes ces nouveautés ont un coût important, car l’augmentation de la taille du réseau induit une hausse des coûts d’exploitation et de fonctionnement », explique IDF Mobilités.

Mais celle-ci est limitée. « Conformément à l’engagement de Valérie Pécresse, un ‘bouclier tarifaire’ qui limite la hausse du passe Navigo a été mis en place: pas plus de l’inflation +1%, comme depuis 2024. En 2026, l’abonnement mensuel augmentera de 2 euros (2,3%) », rappelle le réseau de transports, avant de justifier que la hausse des coûts est « répartie sur l’ensemble des acteurs de manière équitable ».

« 50 à 100% sont pris en charge par les employeurs. La Région et les Départements contribueront également à hauteur de l’inflation +2% pour soutenir cet effort collectif. Sans les contributions des collectivités et des entreprises, le vrai prix du passe Navigo serait de 280 euros », rappelle-t-elle.

Un pouvoir d’achat « lourdement » impacté

Pour le groupe d’opposition de gauche au Conseil régional d’Île-de-France, ces augmentations impactent « lourdement » le pouvoir d’achat. Elles résultent d’un « manque de volontarisme dans la quête de nouvelles recettes ».

« Ces hausses tarifaires permettront de faire face aux coûts considérables engagés dans la mise en concurrence du réseau de bus de grande couronne. Des dépenses bien loin des attentes des Franciliens qui subissent la dégradation du réseau et les hausses tarifaires répétées », a dénoncé Céline Malaisé, élue pour le groupe de la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne.

De son côté, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) a déclaré auprès de France 3 « comprendre » cette hausse qu’elle qualifie de « raisonnable », à condition que les améliorations promises soient effectivement réalisées.

« Il faut se faire à l’idée que ça augmentera chaque année, on le sait maintenant parce que le coût de fonctionnement du réseau augmente chaque année. La contrepartie, c’est de maintenir, voire même d’amplifier le dispositif de dédommagement des usagers pour les lignes qui fonctionnent mal », a insisté Marc Pelissier, président de la Fnaut.

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Le rachat de Manus par Meta, symbole de la puissance des géants du numérique dans l’IA

Mark Zuckerberg, lors de l’événement Meta Connect, à Menlo Park (Californie), le 17 septembre 2025. CARLOS BARRIA/REUTERS

Meta rachète Manus. Un géant du numérique rachète une start-up d’intelligence artificielle (IA). L’acquisition annoncée lundi 29 décembre par les deux entreprises illustre la puissance toujours renforcée des grands groupes de tech dans ce secteur émergent. Le groupe de Mark Zuckerberg a dépensé plus de 2 milliards de dollars (plus de 1,7 milliard d’euros), selon le Wall Street Journal, pour cette jeune entreprise spécialisée dans les IA capables d’accomplir des tâches.

Manus a la particularité supplémentaire d’être née en Chine. Son rachat illustre la vitalité de l’écosystème d’IA chinois, qui avait fait sensation en janvier 2025 avec le lancement du modèle DeepSeek. Dévoilé en mars, Manus a, comme DeepSeek, fait sensation en proposant un service compétitif face à ceux des Américains comme OpenAI, Google ou Anthropic. Son rachat intervient dans un contexte de tensions géopolitiques et de rivalité dans l’IA entre les Etats-Unis et la Chine.

En août, l’investissement de 75 millions de dollars du fonds américain Benchmark dans la maison mère de Manus, Butterfly Effect, avait suscité des critiques d’élus républicains antichinois aux Etats-Unis. Mais, depuis, Manus s’est installé hors de Chine, à Singapour. Et n’aura plus de liens ou d’activités en Chine, a assuré Meta au média Nikkei Asia. Il restera toutefois à déterminer si le régime de Pékin prend ombrage de cette acquisition.

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Mort de Brigitte Bardot: France Télévisions rend hommage à l’icône française avec une série qu’elle avait qualifiée de « biopic à la con »

Pour célébrer l’actrice et militante de la cause animale, la fiction en six épisodes réalisée par Danièle et Christopher Thompson est programmée sur France 5, les 30 et 31 décembre. Pour la star, ce projet qu’elle jugeait vulgaire, représentait une autre vie que la sienne.

Une icône s’éteint et les télévisions se rallument. Après la mort de Brigitte Bardot, ce dimanche 28 décembre, à l’âge de 91 ans, les chaînes bousculent leur programmation pour rendre hommage à l’icône. À commencer par France 5, qui rediffuse la série en six épisodes créée par Danièle et Christopher Thompson, les 30 et 31 décembre.

La fiction, sortie initialement sur France 2, en 2023, retrace la vie de l’icône entre 1949 et 1960, de ses 15 ans à ses 26 ans. Une période charnière – sur fond de guerre d’Algérie et des prémices de la presse people – qui couvre sa rencontre avec Roger Vadim, le tournage d’Et Dieu… créa la femme et la naissance de son fils, Nicolas (Qu’elle a eu avec son deuxième mari, Jacques Charrier).

Si le biopic peut être perçu comme un hommage, il n’a jamais eu véritablement la bénédiction de celle dont il entend raconter l’histoire. Fin décembre 2022, quelques mois avant la diffusion, BB avait réagi – avec son franc-parler habituel – dans le Journal du Dimanche.

« Je ne suis même pas au courant de ce truc! Mais je m’en moque: la seule chose qui importe c’est ma vraie vie avec moi dedans. Et pas des biopics à la con. »

Cette déclaration – on s’en doute – avait jeté un froid sur l’équipe de tournage, alors que les réalisateurs se targuaient d’avoir contacté l’actrice en amont et obtenu son accord. Danièle Thompson faisait ainsi part de son incompréhension à Télé-Loisirs, racontant son échange de lettres.

« Sans être intime, je connaissais suffisamment Brigitte pour pouvoir lui adresser un courrier l’avertissant de notre projet, indiquait-elle en 2023, lors de la diffusion du biopic. Elle y a répondu de façon très touchante, disant qu’elle n’avait qu’un seul souhait, c’était qu’on lui fiche la paix, mais que, sachant qu’un biopic finirait forcément par se faire, elle préférait autant que ce soit par moi. »

Une version confirmée par Victor Belmondo et Yvan Attal – tous deux présents dans la série – mais pas par la principale intéressée. Ni par le dernier époux de celle-ci, Bernard d’Ormale.

Un mythe… et une inconnue

Comment incarner une icône dont les images ont tapissé l’imaginaire du cinéma, et qui plus est, de son vivant ? La tâche s’annonçait ardue, une jeune actrice – jusqu’ici inconnue – s’y était attelée. Julia de Nunez, 22 ans au moment du tournage, tenait là son premier grand rôle.

D’origine franco-argentine, la jeune femme étudiait encore à l’école Périmony – qui a vu passer sur ses bancs Fanny Ardant ou Camille Cottin -, lorsqu’elle a été repérée par les deux réalisateurs de la série. Le choix peut paraître audacieux ; Julia de Nunez s’est pourtant imposée dès sa première audition. Sa ressemblance avec BB troublait, paraît-il, certains de ses camarades de lycée.

« Pour incarner Brigitte Bardot, de ses 15 à ses 26 ans, nous recherchions une actrice capable d’illustrer son évolution, c’est-à-dire une adolescente mignonne se muant soudainement en femme fatale d’un genre inédit », se souvenait Danièle Thompson, auprès de Madame Figaro.

L’actrice principale avait alors confié avoir pris des cours de danse, épluché les archives pour être au plus près du personnage, sans tenter de l’imiter non plus. Trouver, en somme, la juste incarnation. « Je me suis beaucoup investie dans cette aventure, et il est arrivé un moment où je ne parvenais plus à prendre du recul, avait-elle déclaré. En faisant exister les émotions de Bardot, elles devenaient sincères. »

Télérama, Le Point, Le Figaro… Nombreux étaient les médias à souligner la performance de la jeune actrice, louée pour sa sensualité et sa spontanéité malgré une narration trop sage. Hélas, Bardot, la série, ne semblait pas convaincre l’entourage de la star. « Elle la montre sous un jour morne. Elle est tout le temps triste », regrettait un de ses proches à TV Magazine.

Brigitte Bardot est morte à l’âge de 91 ans

Si Brigitte Bardot a cessé de commenter ce biopic après ces premières déclarations controversées, son entourage a laissé filtrer certains de ses commentaires auprès de BFMTV. Elle n’aimait guère son double télévisuel, la jugeant fade, vulgaire. Comme elle estimait vulgaire la façon dont la valse de ses amours et de ses amants était représentée dans la série. Selon la star, sur le petit écran défilait une autre que vie que la sienne.

Il n’empêche, cinquante après la fin de sa carrière, l’intérêt du public pour la légende reste intact. Lors de sa diffusion en mai 2023, la série avait attiré 2,91 millions de téléspectateurs lors de son lancement, soit 14,9% du public, plaçant France 2 en tête des audiences.

Outre les fictions et longs-métrages rediffusés à l’occasion de sa disparition, plusieurs programmes récents ont été dédiés à BB, cherchant encore à comprendre la femme derrière la légende. Le documentaire Bardot réalisé par Alain Berliner, Elora Thevenet, sorti le 3 décembre, reste projeté dans certains cinémas.

La toute dernière interview de Brigitte Bardot a été enregistrée par BFMTV. C’était en mai dernier. Elle s’y confie notamment sur son combat pour la cause animale, sa carrière au cinéma et son rapport à cette mort qu’elle ne craignait pas, sachant sans doute que les mythes ne meurent jamais.

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