Il y a une dizaine de jours, une attaque, attribuée par Washington à Daesh, avait coûté la vie à deux soldats et un interprète américains en Syrie. Les États-Unis avaient riposté en frappant des bastions de l’organisation terroriste.
Un haut responsable de Daesh a été tué par les forces syriennes, en coopération avec la coalition internationale antijihadiste menée par les États-Unis, a annoncé ce jeudi 25 décembre le ministère de l’Intérieur, quelques heures après l’arrestation d’un autre dirigeant de Daesh.
« Des unités spécialisées (…) ont mené une opération de sécurité à al-Bouwayda, près de Damas, en « coopération avec les services de renseignement généraux et en coordination avec les forces de la coalition internationale », précise le ministère dans un communiqué.
Celle-ci « a permis de neutraliser le terroriste Mohammad Chahada, connu sous le nom d »Abou Omar Chaddad’, considéré comme l’un des principaux dirigeants de Daesh en Syrie », a-t-il ajouté.
« Cette opération confirme l’efficacité de la coordination entre les agences de sécurité nationale et les partenaires internationaux. »
Des attaques ponctuelles
Cette annonce intervient quelques heures après que les autorités syriennes ont affirmé avoir arrêté, également en coopération avec la coalition, un autre haut responsable de Daeshdans la région de Damas, plus de dix jours après une attaque -attribuée par Washington à Daesh- qui avait coûté la vie à deux soldats et un interprète américains en Syrie.
Cette attaque du 13 décembre a été menée par un membre des forces de sécurité syriennes, mettant dans l’embarras le pouvoir à Damas, qui tente de se rapprocher des États-Unis et a rejoint récemment la coalition internationale antijihadiste. Washington avait annoncé la semaine dernière avoir riposté en frappant des bastions de Daesh, tuant au moins cinq de ses membres selon une ONG.
Pendant la guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par des manifestations prodémocratie, Daesh s’était emparé de vastes territoires avant d’être défait par la coalition internationale en 2019. Malgré sa défaite, ses combattants repliés dans le vaste désert syrien continuent épisodiquement de mener des attaques.
Lors des recherches sur le site du crash qui a coûté la vie au chef d’état-major libyen et à deux Français, près d’Ankara (Turquie) le 23 décembre 2025. ADEM ALTAN/AFP
Deux Français faisaient partie des membres d’équipage de l’avion qui s’est écrasé mardi soir près d’Ankara, tuant tous ses passagers, dont le chef d’état-major des armées libyennes et ses conseillers, a-t-on appris de source diplomatique française vendredi 26 décembre.
« Deux de nos ressortissants, membres de l’équipage, sont décédés dans l’accident aérien survenu le 23 décembre en Turquie », a affirmé cette source à l’Agence France-Presse, sans préciser l’identité de ces ressortissants. « Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, par le biais de notre ambassade en Turquie et le centre de crise et de soutien, est en contact avec les familles et les accompagne dans leurs démarches », a-t-elle ajouté sans autre détail.
Outre le chef d’état-major de l’armée de Tripoli, le général Mohammed Ali Al-Haddad, quatre de ses conseillers et trois membres d’équipage se trouvaient à bord de l’appareil, un Falcon 50, qui s’est écrasé moins de quarante minutes après son décollage.
La boîte noire a été retrouvée, selon les autorités turques qui ont fait état d’une panne électrique à bord de l’avion et ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’accident. Selon le ministre des transports turc, Abdulkadir Uraloglu, la boîte noire sera analysée dans un « pays neutre ». Les résultats de l’analyse seront partagés « avec notre nation et le monde entier avec une totale transparence », a-t-il assuré.
Le ministre de la justice turc, Yilmaz Tunç, a précisé depuis que « contact a été pris avec l’Allemagne à cet effet » d’analyse, ainsi que pour l’examen des enregistreurs vocaux de l’appareil. « Les investigations techniques et les enquêtes médico-légales sur la cause de la panne se poursuivent avec la plus grande minutie », a-t-il assuré.
Trois enquêteurs français sur place
L’avion, un Falcon 50, avait été affrété auprès de la compagnie privée Harmony Jets, basée à Malte selon son site qui précise que la maintenance de ses appareils est effectuée à Lyon, en France.
Contactée par l’AFP, Harmony Jets a refusé de préciser la nationalité du pilote et de l’équipage. « Cette tragédie ne nous a pas seulement privés de personnes qui étaient nos collègues mais aussi comme des membres de notre famille », a répondu son service communication par courriel, arguant de sa « peine très vive » pour décliner tout détail. « Nous ne sommes pas en mesure de préciser les identités ni autre détail à ce stade », ajoutait-il, affirmant faire « toute confiance aux autorités compétentes et coopérer pleinement avec elles ».
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Selon Airport Haber, un site d’information turc spécialisé dans les affaires aéronautiques, outre les Français – pilotes et copilotes selon cette source qui donne les noms –, l’équipage comptait aussi une hôtesse de nationalité grecque dont un journal grec a diffusé les photos, précisant que la jeune femme avait rejoint la compagnie depuis deux mois.
En France, le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) « participe à l’enquête ouverte par la Turquie », a-t-il affirmé sur X vendredi, précisant que trois de ses enquêteurs « se rendent sur place accompagnés de conseillers techniques », comme il est d’usage en cas d’accident survenu à l’étranger à un aéronef de construction ou de conception française.
Le chef d’état-major libyen s’était rendu mardi à Ankara pour une visite officielle à l’invitation de son homologue turc. Il a aussi été reçu mardi par le ministre de la défense et le chef d’état-major turcs, à l’occasion d’une des fréquentes visites que se rendent les responsables des deux pays.
La Turquie est un allié de poids du gouvernement de Tripoli, reconnu par l’ONU, au côté duquel elle est engagée y compris militairement depuis janvier 2020, lui fournissant notamment des drones de combat et des instructeurs militaires mais également un soutien économique. La Libye, où deux exécutifs se disputent le pouvoir, peine à retrouver la stabilité depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011.