Art Spiegelman, à Paris, le 20 mars 2012, avant le vernissage de son exposition « Art Spiegelman, co-mix », au Centre Pompidou. BERTRAND LANGLOIS / AFP
Alors qu’une exposition intitulée « Never again !.. And again… And again… » réunissant des dessins de Joe Sacco et Art Spiegelman autour du conflit entre Israël et le Hamas se poursuit jusqu’au 10 janvier 2026 à la galerie Martel à Paris (au profit de l’Unicef), il est frappant de voir à quel point Le Monde a accompagné chaque étape de la carrière du dessinateur américain comme aucun romancier graphique auparavant. Art Spiegelman effectue son entrée, en toute majesté, dans Le Monde du 27 novembre 1987, à l’occasion de la publication en France de Maus, son magnum opus.
C’est la patronne du « Monde des livres », Josyane Savigneau, qui prend alors la plume pour longuement expliquer l’événement littéraire que constitue ce roman graphique et autobiographique où les juifs sont dessinés comme des souris, les nazis comme des chats et les Polonais sous les traits de porcs. Dans Maus se trouve relatée l’odyssée des parents d’Art Spiegelman, tous deux rescapés d’Auschwitz, le suicide de la mère de l’auteur, ses relations difficiles avec son père, une histoire familiale complexe qui, au-delà de la Shoah, raconte les survivants et les fils de survivants. « C’était, écrit Josyane Savigneau, une entreprise périlleuse – dessiner l’holocauste ! – qu’Art Spiegelman a su mener avec une infinie délicatesse. »
Il vous reste 78.01% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.










