Des informations alarmantes nous parviennent sur la situation de la journaliste ukrainienne Anastasia Hloukhovska, originaire de Melitopol, ville ukrainienne occupée par la Russie depuis 2022. Cela fait plus de deux ans que nous sommes sans nouvelles d’elle, détenue par la Russie dans un lieu d’incarcération inconnu, sans charge ni même confirmation de son emprisonnement par le Kremlin. Elle a été aspirée par le système pénitentiaire russe. Ses collègues et sa famille la cherchent sans relâche.
Le 20 août 2023, des agents du FSB russe ont fait irruption dans son appartement, se sont saisis de tous ses documents, ordinateurs, téléphone, et l’ont emmenée vers une destination inconnue. Elle fait partie des sept journalistes et professionnels des médias travaillant pour des chaînes Telegram locales, RIA-Melitopol et Melitopol is Ukraine, qui ont été arrêtés ce jour-là par les forces russes d’occupation à Melitopol. Tous sont encore détenus.
Depuis, les autorités de la Fédération de Russie retiennent Anastasia Hloukhovska prisonnière. Une récente enquête du média d’investigation ukrainien Slidstvo.info révèle qu’après avoir été détenue à Melitopol, elle a été incarcérée dans la prison de Taganrog, tristement célèbre pour avoir été transformée en lieu de torture pour des milliers de prisonniers ukrainiens. Elle se trouverait actuellement dans la sinistre prison n° 3 de Kizel, dans le territoire de Perm, en Russie, à plus de 2 700 km de Melitopol.
Sévices et privations
C’est dans cet établissement que sont notamment détenus le maire de Dnipro-Roudny, Yevhen Matveyev, et qu’une autre journaliste ukrainienne, Viktoria Rochtchyna, aurait été torturée et assassinée en septembre 2024, après avoir été elle aussi enfermée à Taganrog. L’ancien prisonnier de guerre Yevhen Sholudko confirme la présence de Hloukhovska dans la prison de Kizel, décrite par d’anciens prisonniers ukrainiens comme un « camp de torture ».
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Nous sommes inquiets de la situation dramatique dans laquelle se trouve cette journaliste, soumise à de multiples sévices et privations. Reporters sans frontières s’est adressé à plusieurs reprises aux autorités russes, au ministère russe de la défense, au Service fédéral russe des pénalités et aux autorités pénitentiaires de Kizel afin d’obtenir des nouvelles d’Anastasia et de ses confrères et consœurs détenus. Aucune réponse n’a été reçue à ce jour.
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