Le groupe de députés Ensemble pour la République a déposé lundi un amendement au projet de loi de finances pour créer un « fonds de capitalisation à la naissance » dans le cadre duquel chaque enfant recevrait 1.000 euros versés par l’État.
C’est un soutien de poids du monde économique en faveur de la retraite à points. Invité du Face à face sur BFMTV mardi matin, Jean-Hervé Lorenzi s’est montré favorable à la proposition de loi des députés Ensemble pour la République (EPR) pour un système de retraites « universel, clair et compréhensible » et qui s’inspire en partie de la réforme à points abandonnée en 2020 par le gouvernement d’Edouard Philippe.
« Je trouvais la première réforme Macron intelligente parce qu’au fond, ce sont les annuités qui comptent », a déclaré le fondateur du Cercle des Economistes.
« En France, on est très obsédé depuis Mitterrand par l’âge légal de départ à la retraite mais ce qui compte dans les faits, ce sont les annuités, a-t-il poursuivi. Le coeur du sujet sont les annuités car c’est ce qu’il y a de plus juste: si vous commencez à 16 ans, ce n’est pas la même chose que si vous commencez à 25 ans. »
Pour le président du groupe de députés EPR Gabriel Attal, ce système devra « inciter » à une part de capitalisation mais sans la rendre obligatoire. Cela passera par la création d’un « fonds de capitalisation à la naissance » dans le cadre duquel chaque enfant recevrait 1.000 euros versés par l’État, placés sur un « compte de capitalisation ».
Certains régimes spéciaux intouchables?
L’ancien Premier ministre souhaite faire « progressivement converger les différents régimes, de telle sorte qu’un euro cotisé ouvre les mêmes droits, que l’on soit salarié, fonctionnaire ou indépendant ». Ce « nouveau système » ferait disparaître l’âge légal de départ « devenu un non-sens ». « Chacun sera libre de choisir le moment où il part. On ne fixe qu’une condition: il faudra un montant minimal de pension de retraite à atteindre pour pouvoir liquider sa retraite », a-t-il développé.
Si Jean-Hervé Lorenzi souscrit à cette idée de convergence de tous les systèmes de retraites, il relève cependant un écueil:
« L’idée qu’a monsieur Attal est juste, avec une erreur. Ce défaut est l’idée qu’on met tout le monde au même régime. C’est possible pour les salariés privés et publics. Dès qu’on commence à vouloir mettre les avocats, les notaires, les experts-comptables, chacun a son propre système. Les pharmaciens ont un fond de pension et ils ne veulent pas qu’on y touche. »
« Vouloir mettre tout le monde dans le même système aboutit à la même difficulté qu’on avait connu à l’époque », constate le président des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.
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