Dans un hypermarché de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), le 29 mars 2023. THOMAS SAMSON/AFP
Cette fois, tout semblait prêt. Avec vingt-neuf mois de retard sur le calendrier prévu par la loi, la stratégie nationale alimentation, nutrition et climat (Snanc), devait enfin être rendue publique, vendredi 28 novembre. Cette feuille de route, dont la demande remonte à la Convention citoyenne sur le climat de 2020, a pour ambition de permettre à tous les Français de manger de manière saine et durable à l’horizon 2030. Un objectif en apparence consensuel, dont la déclinaison en feuille de route se révèle toutefois âprement débattue.
L’invitation avait été lancée aux journalistes la veille au matin : des conseillers des trois ministères qui ont élaboré cette stratégie – l’agriculture, la transition écologique et la santé –, répondraient à leurs questions dans l’après-midi et les trois ministres concernées – respectivement Annie Genevard, Monique Barbut et Stéphanie Rist –, se rendraient vendredi à l’heure du déjeuner dans la cantine d’une école de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), pour présenter ce document stratégique très attendu, qui a fait l’objet de nombreuses réécritures depuis plus de deux ans.
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Airbus cloués au sol: quelques perturbations prévues à Roissy ce samedi{if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
Des habitants manifestent, ce samedi 29 novembre, à Béziers, dans l’Hérault, contre l’installation d’une crèche de Noël dans l’enceinte de la mairie, estimant que cela viole la loi de séparation entre les Églises et l’État.
La crèche de la discorde. Ce samedi 29 novembre, le maire de Béziers, Robert Ménard, inaugure à 17 heures la nouvelle crèche de Noël qui siégera dans la cour de l’hôtel de ville. L’installation irrite certaines associations qui y voient une atteinte à la laïcité. Elles prévoient de manifester dans la ville à 16h30.
« Nous ne souhaitons pas que les crèches soient installées dans les édifices publics, que ce soit les mairies ou d’autres symboles de la République. Elles doivent être installées dans des lieux religieux », déclare à BFMTV Jean-Paul Palmade, président de la Ligue des droits de l’Homme de Béziers et organisateur de la manifestation.
« On ne peut pas installer des crèches dans des mairies parce que la loi de 1905 l’interdit », martèle-t-il.
« Une poignée de grincheux »
De son côté, Robert Ménard se défend et voit en cette opposition une attaque de quelques rivaux avant les municipales. « Il y a une poignée de grincheux qui nous font tout un sketch parce qu’ils nous font de la politique. La crèche, on n’y fait pas de la politique parce qu’on s’y retrouve, parce que ce sont nos racines et celles de tous les Biterrois », indique à BFMTV l’édile.
Chevallier remonte le temps : Les crèches de Noël, une tradition au fil des siècles – 28/11
Dans les rues de Béziers, la présence de la crèche dans l’enceinte de l’hôtel de ville ne semble pas déranger les administrés que BFMTV a interviewé. « (Robert Ménard) a tout à fait raison. Il faut qu’il continue parce que c’est notre histoire », assure une passante. « Je ne sais pas s’il a raison, mais en tout cas, je suis pour garder les traditions », abonde un autre habitant.
Depuis son élection en 2014, Robert Ménard a été condamné à huit reprises pour l’installation d’une crèche de Noël dans l’hôtel de ville.
Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 13 mars 2024. ALAIN JOCARD/AFP
Vincent Bolloré a remporté une manche, mais le feuilleton judiciaire concernant son rôle dans Vivendi est loin d’être terminé. Vendredi 28 novembre, la Cour de cassation a, en effet, cassé l’arrêt de la cour d’appel du 22 avril, qui impliquait, pour le groupe Bolloré, d’avoir à débourser plusieurs milliards d’euros.
Pour autant, contrairement à ce que le rapporteur général avait envisagé initialement, la haute juridiction n’a pas fermé la porte à un renvoi. Surtout, elle n’impose pas une vision restrictive qui aurait limité les marges de manœuvre de la cour d’appel de renvoi qui aura à se pencher sur ce dossier. « Cette décision ne met pas un terme à la question du contrôle de l’assemblée générale de Vivendi », se réjouit Julien Visconti, avocat du fonds activiste CIAM, à l’origine du contentieux impliquant le milliardaire breton.
Vincent Bolloré contrôlait-il Vivendi ? Cette interrogation est au cœur de cette affaire majeure pour la place financière de Paris. Certes, depuis des années, personne n’a de doutes sur l’existence de cette chaîne de commandement : Vincent Bolloré contrôle le groupe Bolloré qui contrôle Vivendi. Sauf que, quand Vivendi s’est coupé en quatre morceaux – Canal+, Havas, Louis Hachette Group et un Vivendi rétréci –, il a fallu aller au-delà des faits, pour dire le droit.
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Violences faites aux femmes: le coup de gueule de la comédienne Muriel Robin{if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
La cour d’assises des Bouches-du-Rhône a prononcé, vendredi 28 novembre, la réclusion à perpétuité et une peine de trente ans de prison contre deux hommes reconnus coupables d’un double assassinat commis en 2016 à Marseille, sur fond de guerre des gangs et de trafic de stupéfiants.
Mohamed Seghier, un cadre de la bande criminelle de Marignane, a été condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans. Christopher Aouni a lui été condamné à trente ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers.
Tous les deux contestaient avoir fait partie du commando qui, le 4 février 2016, avait ouvert le feu sur Nouri Lakas, 26 ans, et Nasser Khellaf, 31 ans, assis dans leur véhicule sur le parking d’un centre commercial.
Les peines prononcées vendredi sont celles qui avaient été requises par l’avocate générale. Les deux hommes sont condamnés pour assassinats et association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes. M. Seghier a également été condamné pour des armes retrouvées dans un box à Aix-en-Provence.
Condamné pour le meurtre du manager de Jul
Le double assassinat s’inscrivait dans une vendetta sanglante – une vingtaine de morts – qui, dès 2010, a opposé deux clans : d’un côté des membres des familles Tir et Berrebouh, de l’autre ceux de la famille Remadnia, alliés à la bande de Marignane. Les avocats de la défense avaient demandé l’acquittement des deux hommes pour le double assassinat.
M. Seghier a déjà été condamné à trente ans de réclusion pour l’assassinat en 2014 de Karim Tir, le manager du rappeur Jul à ses débuts. Celui qui s’est toujours présenté comme un « simple » voleur de voitures avait finalement avoué son appartenance à l’équipe de Marignane, après l’avoir toujours contestée. « Ce sont mes amis, mes collègues, mais je ne faisais pas les mêmes choses qu’eux », a-t-il dit. Il a martelé son innocence dans les faits les plus graves : « Je n’ai pas tué Nouri Lakas et son collègue à côté, je n’ai pas de sang sur les mains. »
Avant que la cour n’aille délibérer, une dernière fois, il a semblé implorer les jurés : « S’il vous plaît, je ne suis pas un monstre. » Tout en laissant la porte entrouverte à une condamnation pour association de malfaiteurs, ses avocats, Mes Pascal Roubaud et Mehdi Khezami, ont demandé aux jurés de « constater qu’il n’est pas démontré sa participation à la scène de crime, ni en qualité d’auteur ni comme commanditaire. »
Les avocats de Christopher Aouni ont combattu l’image développée par l’accusation d’un « tueur à gages froid qui ne tremble pas quand il tue. » Mes Amar Bouaou, Karim Bouguessa et Sarah Yilmaz ont dénoncé une « accusation reposant sur des éléments de téléphonie erronés, des analyses faussées. » Ils ont invoqué le doute, arguant d’un précédent acquittement de leur client, en février 2024, par la cour d’assises d’appel du Var, dans un procès pour assassinat.
En 2026 M. Aouani comparaîtra à nouveau devant trois cours d’assises pour deux assassinats et une tentative d’assassinat.
Des commerçants lancent une pétition pour faire inscrire les marchés au patrimoine mondial de l’Unesco{if(tcData&&(tcData.eventStatus=== »tcloaded »||tcData.eventStatus=== »useractioncomplete »)){callback()}},[vendorId])}}))};]]>
Le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, s’exprime lors d’une séance de questions au gouvernement au Sénat, à Paris, le 26 novembre 2025. GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP
La majorité de droite et du centre au Sénat s’est opposée, vendredi 28 novembre, à l’idée d’un emprunt « forcé » auprès des plus riches, dernière proposition socialiste pour trouver des recettes sur le budget après l’échec de plusieurs autres pistes de justice fiscale comme la taxe Zucman.
Le dispositif, proposé par un amendement du président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, vise à instaurer un « emprunt obligatoire d’une durée de cinq ans », à taux zéro, pour environ 20 000 des contribuables les plus aisés.
Ces derniers seraient donc remboursés à terme par l’Etat, mais sans les intérêts qu’ils auraient pu obtenir s’ils avaient placé cet argent ou s’ils l’avaient investi. « On demande aux plus fortunés de nos concitoyens, les 0,05 % de contribuables qui sont visés par ces amendements, de contribuer à ces politiques publiques dans un élan de patriotisme fiscal », a justifié M. Kanner. Le rapporteur général du budget (Les Républicains, LR) Jean-François Husson a balayé cet « objet qui arrive un peu comme une météorite » et fait « très amateur ».
De son côté, la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, a rappelé que, contrairement à 1983, quand un précédent emprunt forcé avait eu lieu, « la France aujourd’hui n’a pas de difficultés pour lever de l’argent ». Cet emprunt n’est donc « pas un enjeu de liquidités pour l’Etat », mais cela peut être « un enjeu de cohésion nationale, et donc de contribution d’un certain nombre de ménages » aux « grands défis du moment, par exemple sur la défense », a-t-elle reconnu. Mais la ministre a « deux difficultés » avec l’amendement socialiste : « la première, c’est doit-on le faire de manière forcée ? Et deuxièmement, doit-on le faire sans aucune rémunération ? », s’est-elle interrogée, en suggérant une rémunération autour de celle du Livret A, à 1,7 %.
Face à ces critiques, M. Kanner a fini par retirer son amendement à l’issue des débats, se félicitant cependant d’avoir « ouvert une porte ».
Le prêtre Jacques Delfosse, qui a exercé dans le Nord et le Val-de-Marne entre les années 1960 et 1990, a fait l’objet de nouveaux signalements entre 2019 et 2021. Après enquête, « La Voix du Nord » estime le nombre total de ses victimes à au moins une cinquantaine.
Plusieurs enquêtes sont en cours après de nouvelles plaintes pour viol sur mineur visant un prêtre octogénaire, déjà condamné en 2007 pour des faits similaires, a appris l’AFP des parquets de Lille et d’Evry, confirmant des informations de La Voix du Nord.
« Il y a des enquêtes qui ont été classées sans suite du fait de la prescription, d’autres enquêtes qui sont en cours », a déclaré jeudi sur Instagram le procureur de Lille, Samuel Finielz, sans plus de précision.
S’adressant à de potentielles victimes qui n’auraient pas déposé plainte, Samuel Finielz les a invitées à ne pas hésiter à le faire, car « même si les faits sont prescrits, on fait faire des enquêtes ».
De son côté, le parquet d’Evry a confirmé mercredi à l’AFP qu’une enquête était « en cours des chefs de viols et agressions sexuelles sur mineur commis dans les années 1990 ».
Un prêtre déjà condamné
Selon le quotidien régional La Voix du Nord, deux nouvelles plaintes ont été déposées en 2023 et 2024 à l’encontre de Jacques Delfosse, prêtre catholique ayant exercé dans le Nord puis le Val-de-Marne entre 1964 et 2000.
Les deux plaignantes, que le journal a rencontrées, accusent le religieux de violences sexuelles à leur encontre quand elles avaient 12 ans, l’une en 1988 et l’autre en 1997.
Le journal a interrogé d’autres personnes affirmant avoir été agressées sexuellement par Jacques Delfosse, estimant le nombre total de ses victimes à au moins une cinquantaine de mineurs entre les années 1960 et 1990.
Jacques Delfosse avait été condamné en 2007 à cinq ans de prison, dont six mois ferme, pour avoir violé deux adolescentes de moins de 15 ans dans les années 1980 quand il était aumônier à Roubaix (Nord).
Une cinquantaine de victimes
L’enquête qui avait abouti à ce procès devant les assises du Val-de-Marne avait permis d’identifier 37 victimes, mais seules deux d’entre elles étaient concernées par des faits non prescrits.
« Ce terrible drame nous met, une fois de plus, en garde contre le cynisme de la perversion, le manque de discernement dans l’adulation, la complicité du silence et les déficiences dans le suivi », a réagi l’archevêque de Lille Monseigneur Laurent Le Boulc’h dans un communiqué publié cette semaine, exprimant sa « profonde compassion » pour les victimes de Jacques Delfosse.
Entre 2019 et 2021, quatre nouveaux signalements ont été portés à la connaissance du diocèse de Lille et transmis au procureur de la République en 2022, « pour des faits de viols aggravés et agressions sexuelles sur mineurs dans les années 1980 et 1990 », est-il précisé dans ce même communiqué.
A la demande de Mgr Le Boulc’h, la justice canonique, interne à l’Eglise catholique, a déchu en septembre Jacques Delfosse de son état de prêtre.
La comédienne, très investie dans la cause des violences faites aux femmes, a réagi aux chiffres récents des féminicides en France auprès de BFMTV. « Je ne suis pas très optimiste concernant la condition des femmes », déplore Muriel Robin.
« Les pouvoirs publics ne font pas assez puisque les chiffres sont là », réagit Muriel Robin, très investie dans la cause des violences faites aux femmes.
En 2024, 107 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France. Un chiffre alarmant, en hausse de 11% sur une seule année. Selon un récent comptage du collectif « Nous Toutes », 153 féminicides ont été recensés dans notre pays depuis le début de l’année.
« Avec un milliard d’euros en Espagne, les chiffres ont diminué de moitié », rappelle par ailleurs la comédienne. Ce pays est souvent cité en exemple en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. En 2004, les députés ont voté à l’unanimité la loi de protection intégrale contre les violences conjugales. Depuis, de l’autre côté des Pyrénées, le nombre de féminicides a chuté de 35% en 20 ans, indiquent nos confrères de TF1. « En France, on coupe les sous », estime Muriel Robin en réponse aux récents chiffres.
« Je le vis très mal »
« Je voudrais donner une image: alignez 120 femmes contre un mur, mettez 120 hommes en face armés; et ‘à trois’ les 120 hommes tirent et les 120 femmes tombent au sol, mortes », poursuit la comédienne, engagée auprès de la Fondation des femmes depuis des années.
« C’est ce qui se passe dans notre pays. C’est un peu décalé dans le temps, c’est tous les trois jours », insiste-t-elle. « Je pense qu’avec l’image que je vous ai donnée, les gens au pouvoir doivent normalement dire: ça c’est arrivé une fois, mais ça n’arrive pas deux fois dans notre pays. On ne peut pas être dans un pays où il se passe ça. Eh bien pourtant, ça se passe. »
Poignardée malgré 5 plaintes: le glaçant féminicide d’Inès Mecellem
Muriel Robin, qui a incarné le rôle de Jacqueline Sauvage, une femme condamnée puis graciée pour avoir tué son mari violent, espère interpeller, faire réagir. « Si certains m’entendent et peuvent se mettre cette image en face des yeux », dit-elle à BFMTV. « Moi je suis dans un pays où il se passe ça, et je le vis très mal. J’ai un peu honte. »
La comédienne ne cache d’ailleurs pas son pessimisme. « Il faut avoir la foi, il faut y croire. On trouve que ça ne va pas assez vite. Les femmes meurent », rappelle Muriel Robin qui assurait la présentation de Nos Voix Pour Toutes le 19 novembre dernier, un concert solidaire pour défendre les droits des femmes organisé par la Fondation des femmes.
« La confiance est écornée »
« Moi, profondément, je ne suis pas très optimiste concernant la condition des femmes. Il faudra se réjouir que les chiffres n’augmentent pas. Quand on en est là, c’est sûr que la confiance est écornée. J’ai envie d’y croire mais la sauce est un peu amère. »
« Pour les gens, il n’y a pas d’urgence… il faut vraiment une justice plus rapide pour que les femmes aient confiance et qu’elles puissent partir de chez elles. La confiance, c’est la clé », indiquait-elle sur notre antenne.
La comédienne avait également exprimé sa tristesse après la mort de Jacqueline Sauvage. « Elle est devenue un symbole et elle m’a passé quelque chose, pour que je devienne la voix de toutes ces associations qui travaillent sans relâche avec peu de moyens, avec des promesses rarement tenues, qui se battent comme des lionnes pour sauver des vies », avait déclaré Muriel Robin.