Un arbre, planté en 2011 à Épinay-sur-Seine en hommage à ce jeune Français juif séquestré et torturé à mort en 2006 par le « gang des barbares », a été abattu.
Une enquête a été ouverte après l’abattage de l’arbre planté en hommage à Ilan Halimi à Épinay-sur-Seine, a indiqué le préfet de Seine-Saint-Denis à l’AFP ce vendredi 15 août. L’enquête est ouverte du chef de « destruction d’un bien d’utilité publique », a indiqué le parquet à BFMTV.
L’arbre avait été planté en 2011 dans cette commune de la banlieue nord de Paris en hommage à ce jeune Français juif séquestré et torturé à mort en 2006 par le « gang des barbares ». Il a été sectionné probablement à l’aide d’une tronçonneuse dans la nuit de mercredi 13 à jeudi 14 août.
« La Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif »
Le président Emmanuel Macron a assuré que la République serait « toujours intransigeante » face à l’antisémitisme. « Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois. Il n’en sera rien: la Nation n’oubliera pas cet enfant de France mort parce que Juif. Tous les moyens sont déployés pour punir cet acte de haine », a écrit sur X le chef de l’État.
Le Premier ministre François Bayrou a pour sa part dénoncé la « haine antisémite » des auteurs de l’abattage de l’arbre, « vivant rempart contre l’oubli ».
« Nul crime ne peut déraciner la mémoire. La lutte jamais achevée contre le mortel poison de la haine est notre devoir premier », a ajouté sur X le chef du gouvernement.
Plusieurs autres responsables politiques ont exprimé leur émotion et leur réprobation après cet acte, alors que la communauté juive est confrontée à une très forte hausse des faits antisémites depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza.
« Colère immense »
« Honte au profanateur antisémite qui a dû penser que cet acte était d’un courage infini… », a lancé sur le même réseau social le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, tandis que le député de la France insoumise (LFI) Antoine Léaument a fait part de sa « colère immense » et de son « plein soutien à nos compatriotes juifs ».
Raphaël Glucksmann, patron de Place publique, a appelé à la « lutte sans relâche contre les ordures antisémites, ceux qui les excusent et leur pavent la voie », en relevant qu’Ilan Halimi avait été « torturé et tué parce que Juif » et « pourchassé désormais par-delà la mort », « victime perpétuelle des barbares ».
À droite, Éric Ciotti, patron de l’UDR alliée au Rassemblement national, y voit « un abominable symbole de l’explosion de l’antisémitisme dans notre pays autant qu’une infâme attaque contre la mémoire du martyr d’Ilan Halimi ».
Ilan Halimi, 23 ans, avait été enlevé, séquestré et torturé en janvier 2006 par un groupe d’une vingtaine de personnes qui se faisaient appeler « le gang des barbares« , sous la direction de Youssouf Fofana.
Découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures, à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, le jeune homme était mort pendant son transfert à l’hôpital un peu moins d’un mois plus tard.
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