Les avocats de Rachida Dati, Franck Berton et Basile Ader, sont convaincus que leur cliente est « persuadée qu’on lui en veut », au lendemain de son renvoi en procès dans l’affaire Renault-Nissan.
Y-a-t-il un « combat politique » derrière le renvoi en procès de Rachida Dati dans l’affaire Renault-Nissan? C’est la conviction des avocats de la ministre de la Culture. Les avocats décrivent Rachida Dati comme « combative »: « elle est persuadée qu’on lui en veut », estiment Basile Ader et Frank Berton, car elle est « convaincue » qu’elle fera « triompher (son) innocence ».
« Il y a une volonté de se payer Rachida Dati », déplore sur BFMTV Frank Berton, sans pouvoir dire qui serait derrière cette intention.
Une défense déjà avancée par la principale intéressée qui, ce mardi soir sur LCI, pointe « une coïncidence » entre les calendriers judiciaire et politique. « De la même manière en 2019, l’enquête a été ouverte au moment où j’ai été investie comme candidate pour la mairie de Paris », se justifie-t-elle.
Rachida Dati « a vraiment cru qu’elle aurait un non-lieu »
Basile Ader explique que « la magistrate avait dit à Rachida Dati que l’affaire serait classée ». Résultat, elle « a vraiment cru qu’elle aurait un non-lieu » dans cette affaire. Mais aucune décision en ce sens n’a été prise. « Quand on lui dit les choses, elle les croit », détaille sur ce ce point l’avocat de Rachida Dati, sur BFMTV ce mercredi.
Une ligne de semblable, développée ce mardi soir par Rahida Dati chez nos confrères de LCI. La ministre de la Culture a dénoncé « les problèmes » et « l’instrumentalisation un peu honteuse » de cette affaire, pointant du doigt « les magistrats qui refusent de faire leur travail selon le code de procédure ».
« Je demande des actes, on me les refuse, j’ai demandé des confrontations, on me les refuse. Toute la procédure a été émaillée d’incidents », a-t-elle détaillé.
Selon une source judiciaire contactée par BFMTV, une première audience de fixation doit avoir lieu le 29 septembre. Lors de cette audience, toutes les parties débattront de l’organisation du procès et de la date à laquelle celui-ci pourrait se tenir.
D’après une source proche du dossier à BFMTV, une date après les élections municipales de 2026 est d’ores et déjà envisagée pour la tenue de ce procès.
Yuji Iwasawa (le troisième en partant de la droite), prononce un discours à la Cour internationale de justice, le 23 juillet 2025 à La Haye, aux Pays-Bas. PETER DEJONG / AP
Il s’agit d’un avis certes consultatif mais inédit, destiné à influencer la jurisprudence mondiale. Les Etats qui violent leurs obligations climatiques commettent un acte « illicite » et pourraient se voir réclamer des réparations par les pays les plus affectés, a conclu, mercredi 23 juillet, la Cour internationale de justice (CIJ).
La plus haute juridiction de l’ONU, basée à La Haye, établit à l’unanimité dans cet avis, initialement demandé par des étudiants sur l’archipel de Vanuatu, une interprétation juridique du droit international, dont des législateurs, avocats et juges du monde entier peuvent désormais se saisir pour changer les lois ou attaquer en justice les Etats pour leur inaction climatique.
L’avis est « un jalon historique pour l’action climatique », s’est félicité le ministre du climat de Vanuatu, Ralph Regenvanu, à l’issue de l’audience sur les marches du Palais de la paix, se disant convaincu qu’il inspirerait « de nouvelles actions judiciaires » dans le monde. George Bumseng, chef de l’île d’Ambrym au Vanuatu, s’est, lui, dit « très impressionné ». « Nous attendions cette décision depuis longtemps dans la mesure où nous sommes des victimes du changement climatique depuis une vingtaine d’années », a-t-il expliqué.
Le secrétaire général de l’ONU a aussi estimé qu’il s’agissait d’« une victoire pour [la] planète, pour la justice climatique et pour la capacité des jeunes à faire bouger les choses ». Selon Antonio Guterres, la décision signifie « clairement que tous les Etats sont tenus, en vertu du droit international, de protéger le système climatique mondial ».
La dégradation du climat, causé par les émissions de gaz à effet de serre, est une « menace urgente et existentielle », a déclaré le juge Yuji Iwasawa, président de la Cour, lors d’un discours de deux heures.
La Cour a rejeté l’idée, défendue par les grands pays pollueurs, que les traités climatiques existants – et notamment le processus de négociation des COP annuelles – étaient suffisants. Les Etats ont « des obligations strictes de protéger le système climatique », a-t-il argué. En accord avec les petits pays insulaires, il a confirmé que le climat devait être « protégé pour les générations présentes et futures » – alors que les grands pays pollueurs refusaient absolument de reconnaître légalement les droits d’individus pas encore nés.
La partie la plus conséquente de l’avis, et qui suscitera le plus de résistance chez les pays riches, découle selon la Cour de ces obligations : les compensations dues aux pays ravagés par le climat. La « violation » des obligations climatiques par un Etat constitue « un fait internationalement illicite engageant sa responsabilité », a déclaré Yuji Iwasawa. « Les conséquences juridiques résultant de la commission d’un fait internationalement illicite peuvent inclure (…) la réparation intégrale du préjudice subi par les Etats lésés sous forme de restitution, de compensation et de satisfaction », a également dit le président de la CIJ.
Mais la Cour place la barre haut : un lien de causalité direct et certain doit être établi « entre le fait illicite et le préjudice » ; un lien certes difficile à établir devant une juridiction, mais « pas impossible » pour autant, concluent les quinze juges de la CIJ. Il s’agit du cinquième avis unanime de la Cour en quatre-vingts ans, selon l’ONU. Il faudra du temps pour que les juristes digèrent pleinement l’avis de 140 pages, et encore plus pour voir si des tribunaux nationaux s’en emparent. Mais d’ores et déjà de nombreuses voix, expertes et militantes, soulignent le caractère historique du texte.
Newsletter
« Chaleur humaine »
Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet
S’inscrire
La France a salué, par la voix de la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, une « victoire pour le climat ». C’est « une victoire historique pour la justice climatique », a également réagi, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), l’ancien rapporteur spécial de l’ONU pour les droits humains et l’environnement, David Boyd. L’interprétation par la Cour des obligations des Etats « sera un catalyseur pour accélérer l’action ».
« Pour la première fois, la plus haute cour du monde a établi que les Etats avaient une obligation légale de prévenir tout préjudice climatique, mais aussi de le réparer pleinement », a commenté l’une des juristes les plus expertes du sujet à la London School of Economics, Joana Setzer. L’avis, selon elle, « renforce la base juridique de la justice climatique ».
« Décision majeure »
Les climatologues les plus déçus par l’action politique mondiale sont du même avis. « C’est une décision majeure », dit, à l’AFP, Johan Rockström, directeur d’un des instituts européens les plus reconnus sur le climat, le Potsdam Institute for Climate Impact Research. Chaque pays peut « être tenu pour responsable » devant les tribunaux, même s’il n’est pas signataire des traités de l’ONU, ajoute-t-il.
Pour le climatologue américain Michael Mann, l’avis tombe à pic alors que Donald Trump continue à démanteler l’édifice construit par ses prédécesseurs démocrates pour réduire les gaz à effet de serre. L’avis de la Cour « fait des Etats-Unis, et de quelques pétro-Etats comme l’Arabie saoudite et la Russie, un pays hors-la-loi qui menace nos peuples et notre planète au nom des profits des énergies fossiles », dit-il à l’AFP
L’avis sera certainement « testé » en justice aux Etats-Unis, prédit pour l’AFP le professeur à l’école de droit du Vermont, Pat Parenteau. « Cela ne réussira pas avec la Cour suprême actuelle, mais ce n’est pas permanent ».
Nombre d’ONG et militants attendaient avec impatience cet avis, frustrés par l’inaction ou la lenteur des grands pays pollueurs à réduire leur combustion de pétrole, de charbon et de gaz.
Deux questions
La Cour a dû organiser les plus grandes audiences de son histoire, avec plus de 100 nations et groupes prenant la parole, en décembre au Palais de la paix.
La bataille du climat investit de plus en plus les tribunaux, qu’ils soient nationaux ou internationaux, pour forcer une action climatique d’une ampleur que les négociations au niveau politique n’arrivent pas à déclencher – a fortiori dans une période où Europe et Etats-Unis ralentissent ou reculent sur leurs engagements.
Les COP annuelles ont certes permis d’infléchir les prévisions de réchauffement, mais encore très insuffisamment pour tenir l’objectif limite de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, fixé par l’accord de Paris de 2015. Le monde en est déjà à au moins 1,3 °C de réchauffement.
Le droit international se construit avec de tels avis, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Andrew Raine, du département juridique duProgramme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). « Ils clarifient la manière dont le droit international s’applique à la crise climatique, ce qui a des répercussions sur les tribunaux nationaux, les processus législatifs et les débats publics. »
Le footballeur camerounais Bryan Mbeumo lors d’un match de Premier League avec son ancien club de Brentford, à Londres, le 19 avril 2025. PETER CZIBORRA / ACTION IMAGES VIA REUTERS
Le transfert a été officialisé par Manchester United mardi 22 juillet, quelques heures avant le départ de l’équipe pour une tournée aux Etats-Unis dans le cadre de sa préparation estivale. Bryan Mbeumo, Camerounais natif d’Avallon (Yonne), en France, a été acheté 81 millions d’euros à Brentford, devenant le joueur africain le plus cher de l’histoire.
Ses faits d’armes parlent pour lui. Ces six dernières saisons, l’attaquant de la sélection camerounaise a inscrit 70 buts et délivré 51 passes décisives, toutes compétitions confondues, avec son ancien club. Bryan Mbeumo, 25 ans, qui a signé jusqu’au 30 juin 2030, verra son salaire mensuel passer de 200 000 à 708 000 euros, hors primes.
Peu après sa signature, la nouvelle recrue des Red Devils a déclaré aux médias avoir choisi « l’équipe de [ses] rêves, dont [il] portai[t] le maillot quand [il] étai[t] jeune ». « C’est un tournant dans sa carrière. Il passe d’un club modeste à l’un des meilleurs du monde et il lui faudra sans doute un petit temps d’adaptation. Mais il connaît bien la Premier League, c’est un atout important, et c’est un joueur déterminé », estime le Français Sébastien Migné, sélectionneur d’Haïti, qui fut l’adjoint de Rigobert Song au Cameroun.
Il vous reste 64.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
En quelques mois à peine, aux Etats-Unis, des centaines de chercheurs ont été licenciés, des projets majeurs sur le climat, la santé publique, la culture scientifique ou les vaccins ont été stoppés, des départements universitaires ont été fermés, des revues scientifiques discréditées, des comités d’experts dissous, des données effacées, des sites Web supprimés… Loin d’être limitée, comme on pouvait s’y attendre, aux sciences du climat ou aux sciences sociales, l’offensive s’avère globale et, selon les préceptes du Mandate for Leadership formulés par le think tank conservateur The Heritage Foundation, semble vouloir en finir avec l’idéal d’une science non utilitariste – un idéal forgé au lendemain de la seconde guerre mondiale avec « Science, the Endless Frontier »,célèbre rapport remis au président Roosevelt par son conseiller scientifique, Vannevar Bush, qui préconisait le soutien des Etats à la science en temps de paix.
Dans cette guerre éclair, l’administration Trump tente aujourd’hui une nouvelle manœuvre : prendre à revers la communauté scientifique en s’appuyant sur ses propres valeurs. Cette politique scientifique a trouvé son slogan : « Restoring Gold Standard Science ». Michael Kratsios, ancien collaborateur du libertarien Peter Thiel et actuel directeur du White House Office of Science and Technology Policy (OSTP), en a présenté les grandes lignes devant l’Académie nationale des sciences en mai. Une politique dite de « revitalisation », dont les principes généraux ont ensuite été formulés dans un ordre exécutif et précisés dans un mémorandum daté du 23 juin destiné aux agences fédérales.
Qu’est-ce que la « Gold Standard Science » ? Il s’agit, nous dit-on, d’adopter « les normes les plus élevées en matière d’intégrité scientifique ». Là où la France, par exemple, qui a introduit l’intégrité scientifique dans le code de la recherche, laisse la liberté aux scientifiques de définir ces normes et leurs éventuelles variations, selon les domaines concernés, ici, rien de tel : est dite intègre, selon l’ordre exécutif, toute recherche financée sur la base de fonds fédéraux qui peut être décrite comme étant tout à la fois : 1) reproductible ; 2) transparente ; 3) capable de communiquer sur ses erreurs et ses incertitudes ; 4) développée de façon collaborative et interdisciplinaire ; 5) capable de douter de ses résultats et de ses a priori ; 6) structurée pour être réfutable ; 7) soumise à un contrôle impartial par des pairs ; 8) attentive aux résultats négatifs et 9) exempte de conflits d’intérêts. Un idéal d’intégrité en neuf critères dont le directeur de l’OSTP précisera plus avant l’esprit général devant les académiciens : « Au cœur des pratiques qui constituent le Gold Standard se trouvent une méfiance envers le consensus aveugle et une célébration du désaccord informé [informed dissent]. En effet, la crise de confiance envers les scientifiques découle de la crainte que les préjugés politiques ne prennent le pas sur la quête essentielle de la vérité. »
Il vous reste 63.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Jérôme Peignot, à Paris, le 13 juin 1978. SOPHIE BASSOULS/BRIDGEMAN IMAGES
Jérôme Peignot, spécialiste de la typographie, écrivain éclectique et ancien animateur du « Masque et la Plume », sur France Inter, est mort à Paris le 19 juillet, à l’âge de 99 ans. Né dans la même ville le 10 juin 1926, il est le fils de la cantatrice Suzanne Peignot, liée au groupe des Six, et de Charles Peignot, héritier d’une grande lignée de typographes et directeur de la fonderie Deberny et Peignot (le grand affichiste Cassandre a créé pour elle une police d’écriture Peignot en 1937).
Adolescent, sous l’Occupation, Jérôme Peignot refuse de saluer l’écrivain collaborationniste Pierre Drieu la Rochelle que son père lui présente fièrement : « On ne serre pas la main de quelqu’un qui vient de signer dans Gringoire un “Hymne au soldat allemand”. » Son père lui répond par une gifle comme il n’en a jamais reçu. Il en faudrait davantage pour faire changer d’avis le lycéen, qui s’engage dans la Résistance.
Après des études à l’école Estienne et une licence en esthétique à la Sorbonne, Jérôme Peignot soutient un mémoire sur la calligraphie latine, prolongé trois décennies plus tard par un doctorat d’Etat. Tout en travaillant dans l’édition, il publie au Seuil, puis chez Gallimard, plusieurs romans au caractère autobiographique très marqué. Le troisième, L’Or des fous, lui vaut le prix Sainte-Beuve en 1962.
Il vous reste 68.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
« Ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France », déclare Henri Guaino après l’annonce d’Emmanuel Macron de reconnaître l’État de Palestine