Bien que l’air soit devenu plus respirable sur une large partie du pays, la France n’en a pas encore fini avec la vague de chaleur. La région Rhône-Alpes, le pourtour méditerranéen et la Corse subissent toujours des températures élevées, avec 17 départements en vigilance orange canicule jusqu’à vendredi, a précisé Météo-France, jeudi 3 juillet.
Les départements qui restent concernés par la vigilance orange sont le Rhône, la Haute-Savoie, la Savoie, l’Isère, la Drôme, l’Ardèche, le Vaucluse, le Gard, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées-Orientales ainsi que les deux départements de Corse.
A Paris, le 30 juin 2025. CAMILLE MILLERAND/DIVERGENCE POUR « LE MONDE »
« Jeudi et vendredi, les très fortes chaleurs vont progressivement se restreindre au quart sud-est de la France, où les maximales atteindront encore 32 à 36 °C, voire ponctuellement jusqu’à 38 °C », déclare le service météorologique dans son bulletin de 6 heures.
« En cette fin de nuit, les températures ont baissé de manière significative en dessous de 20 °C sur une moitié nord-ouest du pays, tandis qu’elles sont encore souvent comprises entre 20 et 25 °C en plaine au sud d’une ligne La Rochelle-Strasbourg », ajoute Météo-France.
La majeure partie du territoire a connu mercredi la dernière journée d’un épisode de canicule qui restera dans les annales par sa précocité, sa durée et ses records de températures.
La Nasa s’associe à Netflix pour diffuser en direct des lancements de dusées ou les mouvements des astronautes dans l’espace.
Suivre les lancements de fusées et les mouvements d’astronautes dans l’espace sur Netflix sera bientôt possible, ont annoncé lundi la plateforme et l’Agence spatiale américaine, la Nasa.
« Que vous soyez un fanatique de l’espace ou quelqu’un qui simplement aime beaucoup voir la Terre rayonner à plus de 400 km d’altitude, le compte à rebours a officiellement commencé », a publié le géant américain du streaming sur un blog, promettant un début de diffusion cet été.
Au programme, précise-t-il: des « vues époustouflantes de la Terre depuis la Station spatiale internationale (ISS), des sorties extra-véhiculaires d’astronautes vous donnant des sueurs froides et des lancements de fusées ».
Un tel accord de distribution permettra « de rendre l’espace davantage accessible dans les foyers », s’est quant à elle félicitée l’agence spatiale dans un communiqué, sans dévoiler ni la durée ni le montant de ce contrat.
Boxe et NFL
Netflix avait signé plus tôt en juin un partenariat similaire avec TF1, leader des audiences en France, permettant notamment à la plateforme américaine de diffuser les chaînes du groupe. Il s’agissait là d’une première mondiale, Netflix ne s’étant jusqu’alors jamais ouverte à un autre opérateur.
Avec la Nasa, le géant américain, qui comptait plus de 300 millions d’abonnés dans le monde en décembre dernier, pourra ajouter un répertoire spatial à son offre croissante de contenus en direct.
Fin 2024, la plateforme s’était notamment illustrée en diffusant en direct deux matchs de la ligue professionnelle de football américain NFL et un match de boxe entre le YouTubeur Jake Paul et Mike Tyson.
Les retransmissions des missions spatiales de la Nasa resteront toutefois disponibles en direct gratuitement et sans publicité sur le site et l’application de l’agence, a insisté la Nasa.
La « carte de la pollution éternelle » a été construite par Le Monde et ses dix-sept partenaires de l’enquête collaborative internationale « Forever Pollution Project ». Elle montre pour la première fois l’étendue de la contamination de l’Europe par les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), une famille de composés ultratoxiques employés dans une multitude de produits et d’usages. Persistants dans l’environnement, ces « polluants éternels » accompagneront l’humanité pendant des centaines, voire des milliers d’années.
Nos chiffres et le contenu de la carte ont été mis à jour en février 2024 pour intégrer de nouvelles données concernant des sites contaminés en Espagne et en Belgique.
Ce que montre cette carte
Notre carte montre les usines de production de PFAS, certains sites où ils sont utilisés, ainsi que les sites où une contamination a été détectée et ceux où elle est présumée.
Ces usines chimiquessynthétisent des PFAS, qui seront ensuite employés dans de nombreux secteurs.
Près de 23 000 sites où une contamination a été détectée
Chacun de ces sites a fait l’objet de prélèvements dans l’eau, dans les sols ou dans des organismes vivants, effectués par des équipes scientifiques et des agences environnementales entre 2003 et 2023. Ces mesures ont relevé la présence de PFAS à des doses égales ou supérieures à 10 nanogrammes par litre (ng/l).
232 utilisateurs de PFAS
Ces sites industriels utilisent des PFAS pour fabriquer des plastiques « haute performance », des peintures et des vernis, des pesticides, des textiles imperméabilisés, d’autres produits chimiques, etc.
Près de 21 500 sites présumés contaminés
Il s’agit de sites dont l’activité industrielle, exercée actuellement ou par le passé, est documentée comme à la fois utilisatrice et émettrice de PFAS. Les bases militaires, par exemple, sont de grandes utilisatrices de mousses anti-incendie « AFFF », qui contiennent des PFAS. Tout comme la fabrication de certains plastiques appelés fluoropolymères requiert l’emploi de PFAS.
Si la contamination de ces sites est probable, aucun prélèvement dans l’environnement n’a été effectué pour le confirmer.
Plus 2 305 « hot spots »
On parle de « hot spot » lorsque la concentration de PFAS détectée sur un site atteint un niveau que les experts estiment dangereux pour la santé (100 ng/l). Problème : des dizaines, parfois des centaines de prélèvements sont effectués par les autorités autour d’un endroit identifié comme l’« épicentre » d’une contamination – c’est le cas par exemple des usines de 3M à Zwijndrecht (Belgique) et de Chemours à Dordrecht (Pays-Bas) –, mais cela ne fait pas de chacun de ces points un hot spot en soi.
Afin de réduire au maximum le nombre de ces possibles « faux positifs », nous avons regroupé dans des « clusters » des points proches géographiquement. Ce calcul nous a conduits à évaluer le nombre de hot spots à plus de 2 100 dans toute l’Europe.
` + mdm(d.definition, true, true) + `
`; document.querySelector(« .uf_lexique_content »).appendChild(el); } } const allTerms = document.querySelectorAll(« .uf_lexique_item »); for (const element of allTerms) { element.addEventListener(‘click’, function () { for (const element2 of allTerms) { if (element2 !== element) element2.classList.remove(« opened ») } this.classList.toggle(« opened ») }, false); }
Une collecte inédite de données
Pour constituer notre carte, nous avons agrégé des données issues de multiples sources d’information, pour certaines non publiques. Ces données nous ont permis de localiser les sites de contamination détectée. Afin d’identifier les sites présumés contaminés, nous avons adapté la méthodologie d’un groupe de chercheurs qui a réalisé un travail similaire dans le but de cartographier la contamination aux Etats-Unis : le PFAS Project Lab (Boston) et le « PFAS Sites and Community Resources Map ». A la fois guides et conseillers, sept experts nous ont permis de faire l’expérience d’une forme de « peer-reviewed journalism », sur le modèle des travaux scientifiques validés par des pairs, pour mener cette enquête d’un genre nouveau.
Une méthodologie validée par des scientifiques
L’objectif de cette « carte de la pollution éternelle » est de mettre à disposition des données sur les sites où une contamination par des substances per- et polyfluoroalkylés (PFAS) a été détectée et sur les sites susceptibles d’être contaminés en Europe.
Nos principaux buts sont d’informer le public et de procurer des données aux membres des communautés touchées par cette pollution, aux chercheurs et aux régulateurs, mais aussi de contribuer à la construction des connaissances sur la contamination par les PFAS dans une perspective d’intérêt général. Les sites susceptibles d’être contaminés pourraient ainsi être désignés comme prioritaires par les pouvoirs publics pour effectuer des campagnes de prélèvements et pour élaborer des plans d’action à des fins de protection du public.
Cette carte reflète des informations recueillies au mieux de nos compétences et de nos ressources journalistiques. En raison de l’absence de prélèvements généralisés pour détecter les PFAS dans l’environnement, l’ampleur réelle de la contamination est largement sous-représentée.
Le nombre de sites identifiés dans chaque pays et chaque région reflète la quantité de tests effectués par les autorités ou par des scientifiques, ainsi que l’amplitude de la contamination par les PFAS. Pour certaines localisations, que des données de prélèvement ont identifiées comme contaminées, l’origine de la pollution n’est pas connue. Si certains pays ou certaines régions semblent comporter de nombreux sites contaminés, c’est parce que des initiatives de prélèvements exhaustifs y ont été déployées pour identifier la pollution et y remédier. A l’inverse, si des pays ou des régions comportent peu de sites contaminés, c’est probablement parce que moins de prélèvements y ont été réalisés et qu’ils ignorent l’existence d’autres sites pollués. Enfin, certaines localisations peuvent présenter des données incomplètes ou manquantes en raison d’un déficit d’information accessible au public.
Par conséquent, certains des sites présumés contaminés qui figurent sur la carte ne sont pas pollués par des PFAS, et des lieux qui le sont n’y apparaissent pas.
Si vous faites référence à des informations extraites de cette carte, merci de créditer le « Forever Pollution Project »,d’inclure l’adresse du site Web de ce projet cartographique (lemde.fr/PFASmap) et de nous en informer. La carte ne sera pas systématiquement mise à jour au-delà du 1er mars 2023. Si vous souhaitez corriger des informations inexactes, incorrectes ou obsolètes, ou fournir des données supplémentaires, veuillez contacter Stéphane Horel à : horel[@]lemonde.fr.
Remerciements
Notre méthodologie de recherche s’est appuyée sur une méthodologie évaluée par les pairs, élaborée par le PFAS Project Lab (Boston, Etats-Unis) et leurs collègues de la « carte des sites et ressources communautaires PFAS » (un effort conjoint de l’équipe de recherche PFAS-REACH qui comprend Northeastern, Silent Spring Institute, Michigan State University,Testing for Pease, Massachusetts Breast Cancer Coalition et Slingshot), ainsi que sur les conseils et les commentaires des scientifiques suivants : Alissa Cordner (Whitman College, Walla Walla, Etats-Unis), Derrick Salvatore (Massachusetts Department of Environmental Protection, Etats-Unis), Phil Brown et Kimberly K. Garrett (Northeastern University, Boston, Etats-Unis), Ian Cousins (Stockholm University, Suède), Gretta Goldenman (Global PFAS Science Panel, Bruxelles) et Martin Scheringer (ETH Zürich, Suisse).
Voir plus Voir moins
Il est important de noter que nous avons systématiquement adopté l’approche la plus prudente possible. A cela s’ajoutent un manque de données et une absence de prélèvements exhaustifs dans chacun des pays européens. Ainsi, aussi impressionnant qu’il soit, le nombre de sites contaminés et présumés contaminés que montre notre carte est très largement sous-estimé.
Suivez-nous sur WhatsApp
Restez informés
Retrouvez la sélection de la rédaction sur notre chaîne
Rejoindre
Cette carte n’aurait pu être réalisée sans les contributions majeures de nos collègues Sarah Pilz (Allemagne), Catharina Felke (NDR, Allemagne), Nadja Tausche (Süddeutsche Zeitung, Allemagne), Gianluca Liva (Radar Magazine, Italie), Leana Hosea et Rachel Salvidge (Watershed Investigations, Royaume-Uni).
Vous pouvez télécharger le jeu de données que nous avons constitué pour développer la carte. Il inclut les coordonnées de géolocalisation de chacun des sites. Pour des travaux de recherche, nous vous recommandons cependant d’utiliser le jeu de données détaillé qui contient les valeurs mesurées pour tous les PFAS et répertorie toutes nos sources.
En janvier 2024, à partir des données du Forever Pollution Project, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a lancé le projet PFAS Data Hub. Vous y trouverez un inventaire mis à jour régulièrement et complété avec de nouvelles sources d’information.
️ Nous avons corrigé des erreurs dans les données depuis la publication de l’enquête. Veillez à bien télécharger les versions les plus récentes du jeu de données et de la méthodologie.
Ces données sont librement réutilisables à condition de faire référence au « Forever Pollution Project » et à cette page, et de nous en informer à l’adresse horel[@]lemonde.fr. Mise à jour du 14 mars 2023 : mise à jour du lien de téléchargement des données. Mise à jour du 5 février 2024 : intégration de nouvelles données concernant des sites contaminés en Espagne et en Belgique. Mise à jour du 23 octobre 2024 : ajout de la mention du PFAS Data Hub.
Nos révélations sur les PFAS, ces « polluants éternels »
Au stand de la French tech, au salon VivaTech, porte de Versailles, à Paris, le 13 juin 2025. JULIEN MATTIA/LE PICTORIUM/MAXPPP
Pour démontrer qu’elle est l’une des places qui compte sur l’échiquier mondial de la tech, Paris multiplie les superlatifs. Station F ? Le plus grand campus de start-up au monde, propriété de Xavier Niel (membre du conseil de surveillance du GroupeLe Monde). VivaTech ? Le plus grand événement de la planète tech, aux dires de son cofondateur Maurice Lévy (Publicis).
L’heure n’est pourtant pas à la fête pour la « start-up nation », expression chère à Emmanuel Macron, qui s’en est fait le chantre. Les levées de fonds, qui ont connu une envolée constante jusqu’en 2022 – atteignant cette année-là un record de 13,5 milliards d’euros –, n’ont pas cessé de décliner depuis : 8,3 milliards en 2023, puis 7,8 milliards en 2024, selon le cabinet EY. Les premiers mois de 2025 voient l’espoir d’un rebond s’éloigner : les investissements devaient se creuser encore fortement sur les cinq premiers mois de l’année (− 30 % par rapport à la même période en 2024).
Depuis le 1er janvier, seuls trois tours de table ont réuni 100 millions d’euros ou plus : Loft Orbital dans le spatial (170 millions d’euros), Powesco dans l’énergie (150 millions) et Alice & Bob dans le quantique (100 millions). De grosses levées pourraient toutefois survenir dans ces prochains mois veulent croire les optimistes. Selon le Financial Times, Mistral, le leader français de l’intelligence artificielle (IA), serait ainsi en train de mener une nouvelle levée de 1 milliard de dollars (plus de 856 millions d’euros).
Il vous reste 72.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Les deux Français retenus en Iran depuis trois ans ont reçu une visite consulaire ce mardi, annonce le chef du Quai d’Orsay. Leur sort suscitait l’inquiétude après un bombardement israélien sur la prison d’Evine le 23 juin.
Les deux Français détenus en Iran depuis trois ans, Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, dont on était sans nouvelle depuis la récente frappe israélienne sur leur prison, ont reçu mardi 1 er juillet la visite d’un diplomate français, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
« Nous avons obtenu une visite aujourd’hui (mardi) de la part de notre chargé d’affaires en Iran », a déclaré le ministre devant l’Assemblée nationale, sans préciser où s’est tenue cette visite.
La prison d’Evine où étaient détenus jusque récemment les deux Français a été frappée par Israël le 23 juin, faisant 79 morts selon Téhéran qui a annoncé avoir déplacé depuis certains détenus, sans préciser qui.
Inquiétude de la famille
Les familles et les avocats de Cécile Kohler et Jacques Paris avaient réclamé vendredi « une preuve de vie immédiatement ». « Nous ignorons tout du sort de Cécile et Jacques, nous ignorons s’ils sont encore vivants, nous ignorons où ils sont », avait alors alerté la soeur de Cécile, Noémie Kohler.
Les autorités françaises avaient indiqué la semaine passée avoir « eu l’assurance » que les deux Français « n'(avaient) pas été blessés » dans la frappe israélienne. Mais « cette information vient des autorités iraniennes », ce qui est « loin d’être une garantie », avait mis en garde vendredi Noémie Kohler, dont le dernier contact téléphonique avec sa soeur remonte au 28 mai.
Des photos du complexe pénitentiaire d’Evine fournies par le site du pouvoir judiciaire iranien, Mizan Online, montrent des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats en train d’être déblayés par des pelleteuses.
Cécile Kohler, professeure de lettres de 40 ans originaire de l’est de la France et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran.
Les deux Français sont « retenus otages depuis trois ans dans des conditions indignes asssimilables à de la torture », a dénoncé Jean-Noël Barrot à l’Assemblée.
La ministre de la culture, Rachida Dati, à l’Elysée à Paris, le 16 avril 2025. STÉPHANIE LECOCQ / REUTERS
La cour d’appel de Paris a rejeté, jeudi 26 juin, la requête de Rachida Dati, qui demandait l’annulation du réquisitoire définitif du Parquet national financier (PNF) réclamant qu’elle soit jugée pour corruption et trafic d’influence, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, a annoncé l’un de ses avocats. « Nous allons proposer à Mme Rachida Dati de faire un pourvoi [en cassation] de cette décision », a annoncé à la presse Me Olivier Pardo, à l’issue du délibéré.
Dans son réquisitoire, signé en novembre 2024, le PNF a demandé le renvoi devant le tribunal correctionnel de Mme Dati pour « recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance » et « corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale »,le Parlement européen. En ce qui concerne M. Ghosn, le parquet a requis son renvoi pour « abus de pouvoir par dirigeant de société, abus de confiance, corruption et trafic d’influence actifs ». Celui-ci fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis 2023.
Interrogé sur le sujet lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de ville, le copresident du groupe de Rachida Dati au Conseil de Paris, David Alphand (Les Républicains) a estimé que cette décision ne les « perturbait pas plus que ça » dans la course aux élections municipales. « Il s’agit d’une procédure longue qui ne date pas d’hier et qui a été abondamment relayée dans la presse. On ne peut pas dire que cette affaire ait été passée sous silence : les Parisiens ont été informés et ils voteront en connaissance de cause en mars prochain. »
Requête en nullité
Il revient désormais aux juges d’instruction d’ordonner ou non un procès contre Mme Dati et M. Ghosn, qui contestent tous deux les accusations. La défense de la ministre de la culture avait déposé auprès de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris une requête en nullité contre ce réquisitoire, car il s’appuie, selon ses conseils, sur des pièces annulées par la justice en 2022. Ces pièces concernent notamment d’autres clients de Rachida Dati quand elle était avocate, comme le groupe de télécoms Orange.
L’avocat général avait requis le rejet de cette requête, estimant que ces pièces annulées n’étaient pas citées dans le document et que la violation du secret professionnel qu’elles pouvaient constituer n’avait jamais été avancée par la défense lors de la procédure, selon des sources proches du dossier.
Des juges d’instruction parisiens se penchent depuis 2019 sur un contrat signé le 28 octobre 2009 entre Rachida Dati et RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan. La ministre, 59 ans, est soupçonnée d’avoir perçu, « en toute confidentialité, voire en toute opacité », selon l’enquête, 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et député européenne (2009-2019). Les investigations ont cherché également à déterminer si cette convention d’honoraires avait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen, interdite à tout élu.
Par ailleurs, Rachida Dati, potentielle candidate de la droite à la Mairie de Paris en 2026, a été accusée au début de juin par Le Nouvel Obs et « Complément d’enquête », sur France 2, d’avoir perçu 299 000 euros de GDF Suez quand elle était eurodéputée, sans en déclarer la provenance au Parlement européen. Elle réfute ces accusations qu’elle juge « diffamatoires ».