Le premier adjoint au maire de Monferran-Savès a été frappé par son voisin, âgé d’une trentaine d’années, après lui avoir demandé de baisser le volume de sa chaîne stéréo installée sur sa terrasse.
Habitant du village gersois de Monferran-Savès (Gers), Gérôme Beyries, 48 ans, a déposé plainte après avoir été agressé physiquement par l’un de ses voisins dans la soirée du samedi 31 mai.
Le premier adjoint au maire de ce village de 800 habitants a ainsi été frappé par un homme vivant à côté de chez lui, âgé d’une trentaine d’années, après lui avoir demandé de baisser le volume de sa chaîne stéréo installée sur sa terrasse.
La compagne de la victime a filmé l’agression. Dans cette vidéo, que BFMTV a pu consulter, Gérôme Beyries est frappé à plusieurs reprises sous une pluie d’insultes. Auprès de BFMTV, Gérôme Beyries explique que ce soir-là, alors qu’il fêtait l’anniversaire de sa fille, son voisin a décidé de monter le son de sa musique.
« Je suis sorti lui dire de baisser le son, il me connaît et il sait que je suis premier adjoint. Il était alcoolisé et le ton est vite monté. J’ai vite compris que je ne pouvais pas avoir de discussion avec lui. Il m’a asséné plusieurs coups. J’ai esquivé tant bien que mal », raconte-t-il à BFMTV
Une enquête ouverte
Selon cet élu, le mis en cause a « mauvaise réputation » dans le village, en raison de « nombreuses incivilités ». « L’an dernier, il a failli tuer un voisin avec une batte de baseball. On lui a fait plein de courriers suite à ses incivilités récurrentes, il avait pris le domaine public pour son garage. Il terrorise d’autres gens dans la commune. »
Le lendemain de l’agression, Gérôme Beyries a déposé plainte auprès de la gendarmerie de Gimont. « Je suis travailleur handicapé, j’ai eu de la chance. J’ai eu quelques acouphènes et bleus. »
Contactée par BFMTV, la procureure d’Auch annonce l’ouverture « d’une enquête pénale du chef de violences et d’émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage. »
La qualité d’élu pas retenue
« La qualité d’élu du plaignant n’a pas été retenue, dans la mesure où aucun élément de l’enquête ne démontre que les faits auraient été commis en raison de sa qualité d’élu, et que ce dernier n’était pas au moment des faits dans l’exercice de ses fonctions, mais dans le cadre de sa vie privée », précise Clémence Meyer, la procureure d’Auch, à BFMTV
Gérôme Beyries et Maryelle Vidal, la maire de Monferran-Savès, « déplorent et regrettent » que l’enquête à ce stade ne démontre pas que les faits auraient été commis en raison de sa qualité d’élu, ce qui alourdirait la peine encourue par le mis en cause. « Il sait très bien qui je suis, il connaît ma qualité d’élu », précise-t-il à BFMTV. « Il s’est fait agresser en tant qu’adjoint », martèle aussi Maryelle Vidal.
L’Association des maires de France (AMF) voit aussi dans cette agression une « illustration de la violence quotidienne à l’encontre des élus » qu’elle « dénonce depuis des années ». « La justice doit être implacable face à l’agression d’un élu qui est une circonstance aggravante. Un Premier adjoint ne l’est jamais par intermittence », affirme-t-elle sur X.
Le mis en cause a été entendu en audition libre par les services de gendarmerie, a indiqué la procureure d’Auch à BFMTV. Il n’a pas été placé en garde à vue, car les chefs de poursuites relèvent du contraventionnel, pas de délit. De son côté, Gérôme Beyries s’est vu prescrire deux jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Selon nos informations obtenues ce vendredi 6 juin, le parquet d’Auch demande cependant la poursuite des investigations après l’agression pour retenir ou non la circonstance aggravante d’une agression en raison de la qualité d’élu. De nouvelles auditions vont se dérouler dans les prochains jours.
Boris Kharlamoff avec Sophie Cazaux